lundi 24 décembre 2007

Thailande - Une invitation... (by daminou)

La toute premiere fois que j'ai reve de la thailande j'avais 16 ans; et pour la premiere fois j'entrevoyais, au fil des pages de "The Beach" d'Alex Garlande, l'inegalable aventure que represente le voyage. J'etais un lyceen pas plus passione que les autres, et pas rien lors des 8 annees suivantes a etudier n'a su entamer la fascination qu'ont continue d'exercer sur moi, a travers monts et oceans, le sable fin et les cocotiers des iles Thailandaises.
2007, j'ai 24 ans, et les eaux turquoises des iles tropicales ont enfin, et definitivement, remporte haut la main la victoire sur les livres de comptes imprimes en noir&blanc, caractere 10, sur tableur Excel. C'est d'une de ces plages perdues qu'on a souvent en fond d'ecran que je jette ces quelques lignes: Haad Sadej au Nord-est de Koh Phan Ngan, plage reculee, isolee par la jungle, et oubliee, pour combien de temps encore, par l'industrie du tourisme de masse qui gangrene malheureusement deja le sud de l'ile, rendue celebre par ces exuberantes celebration de la Full Moon.

Ici de douces vagues viennent amuser les eaux turquoises, les cocotiers rafraichissent de leur ombre le sable blanc rendu brulant par le soleil hivernal, et les quelques rares humains echoues ici trouvent facilement leur place dans ce paradis, souvent accompagnes d'un cocktail de fruits genereusement offert par la nature. Les varans lezardent au soleil, les oiseaux nous accueillent de leur surprenant "hello", les chiens sont des biquets, et les chats des vrais minous; les mamans passent leur temps avec leurs enfants, les amoureux se souviennent, ou hesitent entre deux plages. La dense jungle des montagnes alentour assurent notre isolement, et le sourire bienveillant de l'omnipresent Roi Rama de Thailande veille inlassablement sur le calme de nos bungaloows de fortune, avec vue sur la mer.

"Dans mon ile il n'y a pas d'emploi,
Aucun patron, aucun magistrat.
Les lois, la police n'existent pas,
Dans mon ile, on ne travaille pas...
A chacun son paradis,
A chacun son ideal de vie...
..." Danakil - Mon ile

Quant a nous, on se fond dans le decor du mieux qu'on peut. On travaille a la difficile tache de realiser a quel point on est chanceux d'etre ici, sur notre ile. Les peaux bronzent, les sourires ne s'effacent que pour laisser la place a un eclat de rire, les corps se detendent alors que les joues se musclent, et les yeux se plissent sous l'effet conjugue du soleil et des productions agricoles locales. Le matin nous vantons les bienfaits d'une alimentation saine autour d'une salade de fruits (Ananas, mangue, pasteuq, banane, noix de coco, le tout produit sur l'ile...), l'apres-midi nous nous oublions dans les vagues ou lors de nos excursions a moto, et le soir, apres avoir unanimement elu le Pad Thai local "Meilleur Nourriture du Monde" (rien que ca...), nous philosophons sur la terasse de notre bungalow: distractions, impermanence, travail, vacances, choix, spiritualites... tout y passe et tout nous ramene a l'Auberge du Pitw! Les idees fusent, et, enrichies de notre recent vecu, prennent chacune leur place dans ce qui se dessine comme un inevitable et radieux avenir. En proie a la meme, au combien joussive, crise de lucidite que dans le jaccuzzi du Sea Shack a Ste-Anne des Monts au Quebec, ou a la Chopra House de Daramkot en Inde, l'instant present s'affirme naturellement comme etant, simplement et simultanement, le fruit de experiences passees et la graine du bonheur a venir. Creer notre auberge ecologique pour les routards necessite prealablement de s'inserer dans cette communaute de routards, ce qu'on appelle le "Village Global" avec tout ce que cette expression sous entend, et s'enrichir des experience de ceux qui, avant nous, ont embrasser ces ideaux de tourisme ecologique et durable. Sans oublier les inestimables lecons que tous les locaux dispensent a travers leurs simples sourires.


Loin des moteurs a explosion de notre "liberte individuelle", loin des ecrans plasma "ultra fins et top design" qui sont censes nous connecter au monde, la technologie s'efface et les humains se rencontrent. Ces rencontres donnent une forme au voyage, lui dessine un viage, et en deviennent rapidement le moyen autant que le but.
Ceux qui ont lu Barjavel (La Faim du Tigre) comprendront surement plus facilement qui si toute forme de vie porte, dans son infiniment petit, ce que l'on pourrait appeler "le message de la vie", alors chacune de ces formes ira naturellement vivre dans l'environnement qui lui est benefique; l'etre humain, tout superieur qu'il se pense, n'echappe pas a cette regle. Faire de la plongee pour admirer des poissons n'est pas plus cense que partir en voyage pour rencontrer ceux qui ont des idees sur le monde. Juste pour savoir ce qu'ils en pensent. Pas parceque c'est mieux que faire autre chose; qui suis-je apres tout pour juger de ca? Mais juste parceque ca excite mon ego d'observer sa propre et lente deconstruction. Evident donc; inevitable aussi. Trois mois dans le Village Global, trois passages de frontieres, beaucoup de compatriotes rencontres en chemins, du groupe de touristes hollandais au routard des annees 70, du business man indien au nouveau monk thailandais... Voila ce qu'il aura fallu pour apprendre, enfin, cette evidence.

Adam a beaucoup participe a notre formation d'"apprentis routards". Nous sommes arrives prematurement en Thailande pour le rejoindre, alors qu'il devait retrouver Pern, sa pote thailandaise rencontree un an plus tot au RainBow Gathering, ici meme, a KuraBuri. Adam le californien est un exemple parfait du backpacker international, qui n'a pas plus de raison de se considerer americain qu'un tigre dans un zoo n'en de se revendiquer de la jungle. Rencontre par le plus grand des hasards a Pokhara au Nepal la veille du trek, il se joint a nous parceque l'equipage a l'air sympas! La communication est difficile au debut, mais les discussions s'animent rapidement avec l'altitude; et Adam est prompt a partager ses nombreuses experiences dans le Village Global. Etudes de socio/anthropolologie terminees a Santa Barbara, Californie, il part enseigner l'anglais a Nagano au Japon pendant deux ans. Sans trop de raisons. Il trouve le boulot tres facilement et la paie lui permet de financer ses excursions au Japon, et plus tard a travers toute l'Asie: Mongolie, Chine, Tibet, puis Nepal ou nous le rencontrons avant qu'il ne s'envole pour la Thailande, la Californie, et le Mexique ou il compte passer plusieurs mois au Rainbow Gathering. Ses plans il les dessine au fur et a mesure de ses rencontres qu'il partage volontier, pour notre plus grand bonheur!
C'est clairement parceque nous avons precipite notre depart du Nepal pour le retrouver en Thailande que le debut de notre sejour ici est aussi intense et dingue! Nous avons ainsi pu renontrer Pern, Tu, Tui le "Lady-boy", Jaeb, et tuote la joyeuse equipe d'Andaburi Ecotourisme a KuraBuri, bled fort accueillant qui n'apparait pourtant certainement dans aucun guide! Jamais nous n'aurions pu vivre de telles experiences sans ces rencontres veritables: baignade dans des cascades isolees dans la jungle a Kapong, soiree dans un bungalow en bord de riviere chez la famille de Jaeb, ceremony d'introduction d'un nouveau monk avec soiree dansante et celebration sur le dos de l'elephant, Hot Springs litteralements bouillantes qui se jettent dans la riviere... sans compter les chaleureuses soirees a la Cochina, repere de l'equipe d'Andaburi Ecotourisme, et ou nous nous delectons es delicieux mets, que j'imagine prepares avec amour par la delicieuse Tu. Tout ca s'est passe en quatre jours, le temps d'une rapide introduction ou nous avons lie de fortes et sinceres amities.
Pern a son tour passera une bonne heure a nous brieffer pour le reste de nos vacances ici: nous survolons ainsi ensemble la carte de la thailande sur laquelle elle me fait marquer tous ses endroits favoris, et me confie quelques contacts utiles. Le lendemain avant de s'envoler a son tour pour dix jours au Nepal, elle nous confiera ses clefs, alors que Adam et moi nous concertons pour lui concocter un bo programme au pays enneige: hot springs, sommets, deserts... j'espere que ses vacances seront aussi reussies que le notres!

Apres une semaine a peine en terre thai, nous nous y sentons deja comme a la maison: Pern nous a confie les clefs de chez elle, nous sommes devenus des habitues de la Cochina chez Tu, et les commercants de KuraBuri, accueillant au naturel, nous considere deja comme les amis de Pern, plus comme de simples touristes! Quel sentiment agreable d'etre le bienvenu!

Notre excursion a Kapong sera aussi l'occasion de rencontrer Jason, un Aussie un peu foufou, qui voyage sur sa moto lors de ses frequentes vacances d'enseignant d'anglais dans une ecole thai a Sura Thani. Lui aussi naufrage de l'occident venu chercher refuge sous les tropiques, il finance sa vie de reve en enseignant l'anlais: boulot sympas selon lui, qui lui laisse le temps et l'argent de tripper a travers le pays, de roucouler avec sa jolie copine Thai, et de faire du volontariat avec AndaBuri Ecotourisme. Intrigue par un si joyeux personnage, nous nous lancons dans une discussion qui se finira bien plus tard que la bouteille de Whisky!

J'ai beau y repenser chaque jour, personne, a part peut-etre Bastien l'aubergiste du Sea Shack en Gaspesie, ne m'a demontre un equilibre de vie aussi sain et riche. C'est tantant! La folie indienne m'a certes fascine; la beaute du Nepal et sa serenite me manque deja; mais ce qui me plait encore plus ici en Thailande, c'est ce sentiment d'etre invite a rester, a revenir, a vivre ici. La jolie Tu cherches de l'aide en cuisine et m'a assure que je serai le bienvenu dans sa maison dans un an, les jobs de profs d'anglais et de francais sont faciles a trouver, et les occidentaux, pour peu qu'ils aient des idees et de la motivation pour participer au developpement durable des communautes locales, sont plus que bienvenus! Jack Lee, thailandais malgre son nom, nous le confirmera a Koh Phan Ngan, et m'invitera formellement a venir enseigner dans un an dans l'ecole qu'il construit sur l'ile! Bref, voila une idee tentante avec laquelle je vais continuer ma route.


C'est en suivant ce shema que les rencontres sont devenues le moyen de voyager, autant que le but du voyage. Le moyen d'abord parceque c'est en rencontrant Adam au Nepal que Pern est devenue notre guide en Thailande; en croisant le route de Jedd a KuraBhuri que nous lancerons notre periple au Cambodge, depuis son auberge a Siem Reap; en glandant sur les plages de Kho Phan Ngan que Katrina l'allemande nous aiguillera vers une ecole dans les villages des tribues du nord de la Thailande... Sans ces rencontres nous aurions continue de suivre les conseils d'un Lonely Planet certes utiles, mais qui nous apparait de plus en plus comme bien trop formel! D'autes visages donnent aussi un but au voyage: Matthew nous lanca sur la voie de la spiritualite bouddhique, qui pas un instant depuis, ne nous a abandonne; Lex sur son Entfield 350cc nous a demontre que c'est la route qui compte, pas l'arrivee, et que les vents finissent toujours par t'emporter sur de jolis itineraires; Jon et Elly, nos deux amis POHMS (Prisoners Of Her Majesty's Service... anglais quoi...) m'ont initie aux bienfaits pour le corps et l'esprit du Yoga ou autre forme d'expression corporelle; Spencer et Jeanne ont compris que meme en habitant au USA ou en France, la vie ne se resume pas au metro-boulot-dodo-conso, vendu au prix de cinq pauvres semaines de repos. Quant a tous les autres qui ont croise notre route mais que je ne cite pas ici, ils nous ont simplement confirme que tout ca merite d'etre vecu pour le partager!



Si tu es en train de lire ca c'est que toi aussi tu fais partie de ces gens la, qui ont dessine ma route, la dessinent toujours, ou auront un impact sur mes choix futurs. Pour l'importance que cela represente pour moi je te remercie!

Vous l'aurez compris, pour tout plein de raisons je ne compte pas revenir faire ma vie en France. Croyez pas pour autant que vous en avez fini avec moi: ca m'a pris du temps pour, enfin, reussir a partager cet etrage sentiment qui grandit en moi depuis mon depart. Je suis content que ce soit fait. Imaginez un peu tout ce que j'ai a vous raconter en vrai, autour d'une bonne biere!

En attendant patiemment ce doux moment, j'en profite pour vous souhaiter une bonne fin d'annee, et un debut 2008 encore meilleur. Je ne sais pas que vous souhaiter, en masse comme ca... Je vous souhaite simplement de realiser que VOTRE bonheur, personne ne pourra aller le chercher a votre place: c'est pas en vente dans les magasins, la recette n'est pas diffusee dans la petite boite noire ni sur internet. Moi je l'ai trouve sur les routes du monde, dans tous les sourires que j'ai croises. Peut-etre le votre est ailleurs... Quoi au'il en soit, oubliez pas de vous amusez en le cherchant!

Ha oui derniere chose: ce soir c'est Noel: pour certains c'est synonymes d'hypocrisie, d'autres de petages de bides ou de cadeaux... pour moi cette annee c'est Full Moon Party sur les plages de Haad Rin a Kho Pha Ngan: 30.000 marrons pour celebrer la derniere pleine lune de l'annee! Si vous la voyez de chez vous pensez a moi! JOYEUX NOEL ET BANANNEE!!!

je pense a vous!

dami
n'oublie pas de vivre

A toux ceux qui ont lu jusque la merci: je vous aime!

lundi 17 décembre 2007

Passage eclair dans la "Cite de la Joie"

Arrive le 10 au alentour de midi, nous ne resterons pas meme 24h a Kolkata (ancienement Calcutta). Autrefois capitale des Indes Britanniques (jusqu'en 1912), elle n'en reste pas moins de nos jours, la capitale des arts et de la culture Indienne.

A peine arrive, nous nous joinons a deux sympatiques coreens rencontres dans le train, pour partager un taxi nous menant vers le centre ville.
L'architecture de la cite se distingue surtout par la conservation de son style colonial apporte par les anglais, et de ses magnifiques jardins.

Nous posons nos sacs dans une guest house de Sudder Street (le quartier "Routard" de la ville), puis nous profitons de l'apres-midi pour nous balader tranquillement.
A premiere vue Kolkata est bien plus "occidentalisee" que les autres villes indiennes. Et une excursion dans un centre commercial climatise et dernier cris, ne fera que confirmer nos pensees. Puis il s'ensuit la visite du Memorial Victoria, splandide batiment d'epoque, entoure par de somptueux jardin. Enfin, la viste se fera de l'exterieur, car les 150Rs demandes a l'entree, nous a vite fait rebrousser chemin. Non pas que cela soit exesif, mais une fois de plus, les etrangers (qu'ils soyent Suisse ou Ethiopien) doivent payer 10 fois plus chere que les indiens, et cette fois-ci nous decidons de boycoter les lieux.

La balade continura dans les parcs, ou nous assisterons a des entrainements de criquet (sport national incontestable), puis elle se terminera par les rues marchandes, avant le retour a notre auberge. Ici nous faisons le point sur le debut de notre voyage, l'Inde, et toutes les personnes rencontres. Dire que tout est parti, parce que le matin du 1er janvier 2005, nous avons decide de monter sur le Baou. Et de ses hauteurs, l'esprit encore palpitant de la grosse soiree de la veille, nous decidames, sans y voir aucune contrainte et en y croyons a fond, de realiser cette aventure. Juste une idee en tete :

" Quelque chose qui vaut le coup d'etre fait, vaut le coup d'etre bien fait."

Deux ans et demi plus tard, nous voila avec trois mois de vagabondage phsysique et spirituel, derniere nous. Et apres, le bordel de Delhi, les sadous de Vashist, les montagnes du Laddhak, l'hospitalite du Kashmir, la spiritualite de Mcleod Ganj, la misere d'Agra, la serenite du Nepal et de ses Titans, le mysticisme de Varanasi et les jardins de Kolkata, nous nous appretons a quitter ce pays magique pour de nouvelles aventures, sous le soleil de Thailande...

Je le redis une fois de plus, mais :

HAKUNA MATATA !!!!

Flo

Yoga sur les bords du Gange

Autrefois appele Kashi (la Cite de la Vie) et Benares, Varanasi est l'une des villes les plus sacrees des Indes.
Sacree d'abord car c'est la cite de Shiva, le dieu createur des hindous.
Sacree ensuite, car elle abrite en son sein de tres nombreux temples, et des images saintes fleurisent sur la plupart de ses murs.
Sacree enfin, car elle s'etire sur la rive gauche du Gange, le fleuve du Salut, symbole de vie et d'espoir pour tout les hindous.

Symbole seulement, car dans les faits, ce grand fleuve, probablement l'un des plus pollue du monde, n'est rien d'autre qu'une immense decharge aquatique. Pour l'info, des echentillons preleves revelent que l'eau contient plus d'un million de bacteries coliformes aux 100ml ; la norme admise par l'OMS etant inferieure a 500.
Mais tout cela ne conserne pas nos amis Indiens, qui declarent souvant : "L'eau du Gange est propre et pure, c'est les dechets a l'interieur qui sont sale."
Encore un belle exemple de contradiction qui fait de ce pays ce qu'il en est : adorable et detestable a la foi.

Malgres tout, nos promenades sur les ghats (temples eriges tout le long des bords du Gange) resteront des moments d'enrichissements vis a vis de la culture Hindou. Des puja (ceremonies religieuses) du matin annoncant la venue du soleil, a ceux du soir annoncant son depart ; en passant par les "bains sacres" dans la Grande Mere (autre nom du Gange), et enfin les cremanations sur Manikarnika Ghat, lieu ou selon les hindous, l'on peux y mourir pour mettre fin aux cycles des reincarnations.

Nous ne restons que 3 ou 4 jours dans la cite de Shiva, le temps pour Dami d'y prendre des cours de yoga en compagnie de Ram, le gourou de notre ami Jon. Cours auquels je m'y adonnerai moi-meme, l'espace de quelques seances.
C'etait un plaisir de revoir Jon, et le yoga avait vraiment l'air de le tenir en forme.
Ram son gourou est un etre sensible et tres genereux, ce qui contribua grandement au bon deroulement des lecons. Avec lui nous discuterons de divers choses, et approfondirons nos connaissances spirituelles.

Durant cette courte periode, Dami intensifia ses lecons de yoga. Quant a moi, je prefera me laisser emporter par la foule et les vents, au-travers les etroites ruelles de la vielle ville et le long des imposants Ghats, pour m'impregner completement de l'atmosphere a la fois pesante et mystique, de la cite de Shiva.

Le 9/12 a 18h, nous quittons Jon et Ram, et prenons le train direction Kolkata.

Flo

lundi 10 décembre 2007

Back to India

De retour a Pokhara, nous ne savons pas trop de quoi sera fait demain. Hormis le fait que notre avion pour la Thailande est programmé pour le 27/12 de Kolkata, rien n'est prévu pour la suite. Nos compagnons, pour leur part, ont un intineraire bien defini.
Pour Lex et Adam, la boussole indique Katmandou, d'ou ils prendront un avion pour s'envoler vers la Thailande.
Matthew et Jeanne, qui forment désormais un joli couple de biquet, ont prevu de rester encore quelques jours sur Pokhara, puis de s'en aller faire une retraite a Katmandou, avant un eventuel voyage a Lumbini, lieu de naissance du prince Siddhārtha Gautama, qui deviendra plus tard, le Bouddha.
Spencer quand a lui, s'envole deja vers son pays d'origine.
Et nous alors ? Que fait-on maintenant ? On reste la a se tourner les pouces ? (encore que Pokhara est un endroit parfait pour cela)
Plusieurs possibilités s'offrent a nous :
- Se rendre nous aussi a Katmandou, retrouver Jon (l'anglais du Tushita Center), pour y faire avec lui une nouvelle retraite basé sur la "dancing méditation".
- Ou bien, direction Lumbini, puis Bodhgaya, haut lieu du Bouddhisme : c'est ici que le Prince Siddhārtha Gautama atteignit l'Eveil et devint le Bouddha, sous l'arbre de la Bodhi.
- Ou encore, se faire un p'tit "safari" dans une des nombreuses reserves naturelles du Nepal, et peut etre y appercevoir un tigre...
Pour ma part, tout m'est égal. Je sais bien qu'il y aura de l'aventure a chaque étape, donc pas de souci ;) Dami, lui, aimerai vraiment se refaire une retraite avant la plage et le soleil de Thailande.

La premiere chose a faire de toute facon, est de checker nos mails pour avoir un peu plus d'infos sur tout ces bons plans a venir :
- Info n.1 : Notre billet d'avion est annulé pour on ne sait quelle raison...
- Info n.2 : Jon n'est finalement pas a Katmandou, mais a Varanasi en Inde, ou il étudit le yoga par un gourou avec qui, selon ses dires, il s'entend a merveille. Il nous invite a le rejoindre.
- Info n.3 : Grosse soirée de prevu dans la jungle Thailandaise le 15 et 16 décembre. Adam sera de la parti.

Prenez toutes ses infos, mélengez-les entres elles, et vous verrez le plan se dessiner. Apres un court briefing entre nous pour se mettre d'accord (1min24s chrono), la conclusion tombe avec energie : Descendons a Varanasi retrouver Jon (Dami est curieux de voir le gourou a l'oeuvre), puis rendez-vous a Kolkata y attraper un avion, et etre a temps en Thailande pour y prendre la temperature d'une fete en pleine jungle.
L'idée de sentir le soleil du Sud sur nos joues plus tot que prevu nous laisse reveur... GO TO THAILANDE !!!

Mais avant cela, nous restons encore quelques jours a Pokhara en compagnie de Matthew et Jeanne, et profitons comme il se doit des derniers instants de bonheur que nous offre cette magnifique region et le peuple nepalais.
Durant cette periode, nous rencontrons Bill du Tushita Center (le monde est petit), avec qui nous passons une derniere soirée mémorable au "Busy Bee Cafe", bar a l'ambience chaleureuse, ou il n'est pas rare d'y croiser des membres de la communauté "Routard" de passage a Pokhara. Cette soirée sera de plus rythmée par le mélodieux son de l'harmonica de Bill, qui accompagnera le groupe de musicien ici present sur quelques morceaux, leurs donnant une saveur tres "Country".

Le soir du 4/12, la veille de notre depart vers le Sud, nous passons la soirée avec les deux tourtereaux, a qui nous faisons difficilement nos adieux. Notamment a Matthew avec qui nous avons partagé déja beaucoup d'aventures. "Bye Bye Ossie Brother ! See you on somewhere on the world !"

Le matin du 5, a 6h du mat, nous prenons enfin le bus direction India et la ville de Varanasi, sur les bords du Gange. Le voyage durera presque 24h, via Butwal, Sonauli(ville frontiere) et Gorakpur.
Ce mois au Nepal m'avait presque fait oublier le bordel quotidien et le poid de la masse humaine specifique a l'Inde. Et les deux enfoirés qui nous estorqueront 100rs dans le bus au depart de Sonauli, pretextant une taxe pour nos bagages, aura vite fait de nous les rappeler.

Apres un voyage usant, nous arrivons finalement a Varanasi le 6/12 vers 3h du matin. Cette ville est une fois de plus, un tres belle exemple de dégénérescence urbaine commun aux cités du sous-continent. Mais pas le temps de se morfondre la-dessus, il nous faut encore trouver une guest house pour la reste de nuit. Ceci fait, nous nous envolons enfin au pays des reves.
Demain nous avons rendez-vous avec Varanasi et son Gange sacrée, ainsi qu'avec Jon et son gourou mystique...

Flo

About pauverty in Nepal

Nepal is well known as one of the poorest countries on this planet. Figures are categorical: 80% of the population live with less than 2 dollars a day... So do economists say.

Still after travelling there one month, and crossing half of the country on the roof of the bus, i d like to share a vision, an experience, a feeling much different from those empty figures: not a single time have we witnessed similar misery to India. Here human being do not live in wastelands and dumps; nor do they feed themselves with the trashes from upper castes.

Still anchored in a rural way of life, far away from the cancerous urban monstuosities as Dehli, Agra, Varanasi, or any other "civilised" degeneration, the Nepali are indeed considered as extremly poor regarding their low benefit to the world wide capitalism. Most of them work their piece of land for no wage, and therefore do not create value from a modern economic point of view. Yet, all of them, or so, eat every meal; all of them, or so, sleep under a roof; all of them with no exception display a warm and radiant smile on their face.
The village in the western Terai that we have crossed through dont get uselessly proud for a 'brand new five storeys shopping center'; nor do they have to live in the shame of what they do to the mother earth. No instead of those futilities, their faces are tagged with the harsh life in the fields and with the satisafaction of that who everyday feeds his family and heards.

Nepal finally taught us that pauverty is not the state of whoever lives with no material possessions, but the condition of the forever-unsatisfied who runs after a so-called happiness sold on advertising pannels.

damien

samedi 8 décembre 2007

Balade sur le toit du monde

Besisahar (820m), point de depart du trek. A peine arrivee, nous sommes deja assailli par des chauffeurs nous proposant de nous emmener en jeep jusqu'a Bhulbhule, premiere etape prevue de notre parcours.
"Ben voyons!" Je viens ici pour marcher, pas pour faire du stop. Surtout du stop a 2000Rs. Nous avons deja payer la meme somme pour le permis de trekking, et nous avons un budjet assez serre, alors ce n'est pas le moment de se payer des frivolites.

Cependant, je suis etonne de voir le nombre de "trekker" qui ont recoure au service de ces jeeps. Probablement des gens qui veulent faire le tour en un temps record. Ou peut etre qu'ils n'ont pas compris le principe d'un trek. Ou enfin, et c'est domage pour eux, n'ont ils tout simplement pas assez de vacances pour la boucle entiere. Mais comme le dirait une marque de creme glace : "la vie est une question de priorite"
Bref. Le detail des jeeps termine, nous nous elancons, Dami, Matthew et moi-meme, sur la "grande boucle des Annapurnas"

Pour la premiere journee, nous y allons "Shanti Shanti". 9km avant d'arriver a Bhulbhule (840m), pendant lesquels l'Ossie en a profite pour ajouter quelques mots de nepalais a son vocabulaire par un jeune garcon dont j'ai malheurseument oublier le nom.

Les second et troisieme jour, nous conservons notre allure "Shanti". Premierement pour mieux profiter de la jungle et de ses merveilles :cascades tombant des sommets, pont suspendu, caravanes de mules, vegetation coloree, et toiles d'araignees gigantesques...
Et deuxiemement, pour laisser a Adam et Lex, qui ont prevu de nous rattraper, les moyens de le faire.

Se sera chose faite a Jagat (1300m), le soir du troisieme jour. Et avec eux, un nouveau compagnon de route : Spencer, un ricain du Dakota du Sud, passionne de rafting et de biere.
L'equipage est enfin au complet : 2 ricains ; 2 frenchies ; 1 british ; 1 ossie. Mais surtout, 6 connards, chacun dans leur genre.

Le 4eme jour, apres une petite halte dans des sources d'eau chaude au bord de la rivier, et une rencontre sans annicroche avec des Maoistes, nous atteignons Tal (1700m) en fin de journee.
Ici, la jungle s'est peut a peut eclipsee, pour laisser sa place a une vegetation plus clairsemee et constituee surtout de resineux.

Les geants devoilent enfin leurs sommets, revetude leur manteau neigeux, le 5eme jour. Certe nous les avons apercu bien plus tot, mais ce jour-ci, nous sommes reelement a leurs pieds. Si proche, et pourtant si loin... Certain d'entre eux montent jusqu'a plus de 7000m. Les mots vont probablement me manquer pour decrire ces titans. Si Atlas soutient encore le toit du monde, c'est sans aucun doute sur ces montagnes qu'il prend appui.

Le petit village de Temang (2400m) nous servira de retraite pour la nuit. Et a cette altitude, la presence du poele a bois commence a etre une nécessite et une vrai source de bonheur.

Le 6eme jour, nous faisons escale a Bhratang (2850m), situe au milieu de la vallee, plus belle que jamais. La culture tibetaine se fait de plus en plus presente : Gompa, Stumpa et momo sont au rendez-vous.

Le lendemain, la route nous menant au village perche du Ghyaru (3750m) est tout simplement magistrale. Hormis les buissons et quelques arbres isoles, la vegetation commence a se faire rare, et seuls les hauts sommets enneiges sont les temoins de notre difficile ascension. En effet, la montee jusqu'a Ghyaru a ete probablement la passage le plus usant du parcours... Mais comme toujours, le jeu en valait la chandelle. La vue que nous offre le panorama de ce nid d'aigle est imprenable...
Imprenable au sens propres du terme. Rien au monde ne saurait "capturer" cette vision. Meme nos pauvres yeux d'humains ont du mal a saisir l'immensité de la chose. Je ne saurai dire qu'une chose : montez voir par vous meme la grandeur de ces geants.

Le jour suivant, nous perdons pour la premiere fois un peu d'altitude. Apres une balade enchanteresse surplombant la vallee, nous passons la nuit a Manang (3540m).
Manang est une des plus grosse ville du trajet. Enfin par "grosse ville" j'entends "village plus imposant que les autres", et surtout plus ammenage au niveau des services : il y a une poste et une connexion internet "ouai quel luxe!". Mais a Manang, il y avait surtout notre depucelage de fromage de yak, le tout accompagne par du bon pain, fraichement trouve sur la route.
Beaucoup d'informations au sujet du mal des montagnes, conseillent aux trekkeurs de faire des haltes aux alentours de 3500m a 4000m, pour s'acclimater au manque d'oxygene. Et nous decidons que cette "ville" servira d'etape "d'acclimatage". Nous restons donc ici une journee de plus et profitons de ce "repos force" pour approfondir notre connaissance en matiere de fromage de yak et "d'herbe de provence du pays" : tout deux sont fameux.

Le 10eme jour, nous reprenons notre ascension vers les sommets, et l'equipage compte dorenavant un membre de plus : Jeanne, charmente francaise, instite de son metier, s'est join a nous pour la suite de l'aventure.
Le village de Yak Kharka (4050m) nous servira d'etape pour la nuit. Et le poele de notre guest house servira lui, de "machine a raclette de fortune" pour le tas de fromage de yak prevu a ma grande surprise, pour mon anniversaire : 25 ans a 4000m. Merci les gars !

La vegetation n'est plus. A sa place, terre et roche bordent la route qui nous mena le jour d'apres a Thorang Phedi (4450m). Le col n'est plus tres loin : moins de 10km de distance, mais encore 1000m a gravir.A cette altitude, la marche devient difficile, et nous hesitons sur le trajet du lendemain. Devons nous nous arreter a High Camp (4850m), dernier bastion de civilisation avant la passe, ou devons nous passer le col du nom de Thorung Pass (5416m). Le choix est difficile. En effet, apres le col, la prochaine guest house se trouve a Muktinath (3800m). Soit 1000m de monte pour 1600m de descente dans la meme journee... ca fait beaucoup...Spencer, Adam, Lex et Matthew pensent que c'est jouable. Pour notre part, Dami et moi meme aimerions bien passer un nuit a High Camp (4850m), histoire de pouvoir dire : "on a dormi plus haut que le Mont Blanc."La decision tombe dans la soiree : l'equipage sera divise, et nous nous retrouverons plus bas sur la route.

Le matin du 12eme jour, nous nous reveillons un peu depites d'avoir laisse partir ainsi nos amis, qui ne sont plus que de petit point noir gravissant le col pour nos yeux endormis.Nous prenons le p'tit dej' en compagnie de Jeanne qui etait restee avec nous, et songeant aux quatre "connards" qui s'en vont vers les sommets. Puis un regain d'energie nous submerge : "Ok, ils n'ont qu'une heure d'avance. On fait les sacs en vitesse et on les rattrape avant le col pour le franchir tous ensemble !"

Aussitot dit, aussitot fait. Les sacs boucles, nous avalons les km qui nous separent du col a vitesse grand V. Les muscles de nos jambes hurlent, les sacs sont plus lourds que jamais et nos poumons sont sur le point d'exploser...Mais petit a petit, nous gagnons du terrain sur les petits points noirs. Devenant peu a peu, silhouettes, apparences, images, pour finir par laisser place au visage de Mat et Lex, ravis de nous voir parmis eux. Adam et Spencer sont eux un peu plus haut.Le col est encore loin, mais la joie de retrouver nos compagnons pour le franchir nous donne des ailes, et les derniers metres sont avales avec encore plus de saveur...Enfin, Thorung Pass, 5416m d'altitude. Le point le plus haut du trek... Spencer est deja sur la descente, mais Adam est la a nous attendre, fumant tranquillement une petite pipe d'eucalyptus, que nous sommes ravis de pouvoir partager avec lui, sur une legere neige refletant les chaleureux rayons du soleil.Le col franchi, il nous reste maintenant la descente. Et les 1600m de denivele ont fini d'achever ce qui nous restait de jambe et de dos.En fin de journee, nous arrivons a Muktinath (3800m), pour y retrouver Spencer, cale sur la terrasse du Bob Marley Hotel, a siroter une bonne biere, le visage exibant un large sourire. Nous nous joignons a lui pour partager notre bonheur collectif.Apres cette longue et fabuleuse etape, nous decidons de sejourner un jour de plus dans cette charmente guest house, pour y reposer nos corps fatigues.

Spencer nous quite une fois de plus en prenant les devants, et nous nous donnons rendez-vous dans 3 jours a Marpha (2670m)Apres la journee de "repos", ecoulee a la facon d'un vrai Bob Marley dans l'auberge eponyme, nous nous rendons le 14eme jour a Kagbeni (2800m). Puis le jour suivant, nous descendons la vallee en direction de Marpha (2670m). Les paysages me rappel le Laddhak. La roche rougatre ne laissant que peu de place a la vegetation. Seul les champs irrigues donnent un peu de contraste a ces terres arides.

Les hommes ont fait de Marpha une "ville" connue pour ses pommes. Croquantes a souhait, et fourrees naturellement du coeur de miel : une douceur a la limite du reel.Ici, nous rattrapons Spencer, et une nouvelle surprise est au rendez-vous : Chris et Tania, qui font le chemin en sens inverse, sont la eux aussi.Nous decidons de rester un jour de plus en ces lieux tant l'atmosphere y est chaleureuse : Gompa envoutant ; Stompa a lan de falaise ; et Tarte aux pommes a la creme anglaise...

Les deux jours qui suivent furent un veritable marathon, tant notre cadence de marche s'accelera : 37km en deux jours seulement. La raison de cette "course" etait simple : non pas que les lieux traverses nous deplaisaient. (La large vallee entouree de geants, notamment le dhaulagiri (8167m) et l'Annapurna I (8091m), etait majestueuse. Et les innombrables plants de Marie-Jeanne sauvage trouves sur la route, etaient simplement enivrant). Mais apres ces deux jours, nous retrouvames la jungle et arrivames au village de Tatopani (1200m) et de ses sources d'eau chaude.Cales comme il se doit, nous restames deux jours comples a se prelacer dans ces bains naturels, veritable benediction de Gaya.

La fin du trek approche, et comme le disait si bien Adam : "bientot le retour a Babylone"Mais avant cela, nous en avons encore pour quatre bons jours de marche. Et le 21eme jour, nous reprenons la route qui s'en remonte vers les hauteurs. En effet, nous avons encore une "petite" montagne a passer. Nous quittons donc Tatopani et ses sources bienfaitrices, pour Sikha (1935m), que nous atteignons en fin d'apres midi apres avoir gravi un nombre incalculable de vielles marches en pierres.

Le 22eme jour, nous en finissons avec ces satanes marches, et arrivons a Ghorepani (2870m), etape la plus proche de "Poonhill" (3200m), nom du panorama duquel l'on peut appercevoir un certain nombre de sommet des Annapurnas. Nous decidons de nous lever avant l'aube du 23eme jours pour gravir la montagne jusqu'a Poonhill et profiter d'un lever de soleil magistral sur les Titans.5h du mat', la gueule enfarine, nous laissons les sacs a la guest house et commencons l'ascension. Mais pour la seule fois du trek, le temps n'est pas au rendez-vous. Les nuages empechent toute visibilite sur les geants. Un peu depite, nous contemplons le neant... Les sommets sont invisibles... Malgres tout, nous avons le droit a un leve de soleil plus que sympatique, qui sera tout de meme un sacre lot de consolation.

Il nous fallut encore deux jours pour atteindre Nayapal (1070m) et la civilisation. D'ici, nous prenons un taxi et retournons sur Pokhara a une trentaine de kilometres de la.Et apres 24 jours, 210km et pas loin d'un kilo d'herbe de provence, nous reposons les pieds a Babylone.

L'experience etait sans egal, et je suis infiniment heureux de l'avoir vecu. L'equipage etait parfait, et l'aventure omnipresente.
"Comment ? Ce n'etait qu'un reve ?"
"Alors prenez vos sacs les gars ! On y retourne !!"

Flo

dimanche 2 décembre 2007

Aux pieds des geants

Le trajet de Butwal a Pokhara, me rappel notre premier trajet en bus de Chandigar a Manali en Inde : Bus roulant a 15km de moyenne sur des routes de montagnes toutes biscornues ; gens qui montent et descendent avec parfois tout un attiraille de bagages, poulets, briques de lait, sacs de graines...
Les montagnes aussi sont similaires. Bien que je trouve c'elles du Nepal legerment plus sauvage. La jungle n'a pas encore completement cedee ca place a l'homme.

Apres six a huit heures de bus, nous arrivons enfin a Pokhara. Ville se trouvant au pied du massif des Annapurnas, dont les sommets exibant a l'horizon leurs pics enneiges, frolent la barre des 8000m. Nous frissonons a l'idee que dans quelques jours, nous serons au milieu de ces geants pour un trek de trois semaines.

Pour l'instant nous sommes encore a 800m, a nous rejouir de la beaute du magnifique lac, a l'est de la ville. Nous residons d'ailleur dans le quartier de "Lake Side", qui comme son nom l'indique, se trouve au bord du lac en question. Ici, nous retrouvons notre bon Matthew, cale comme il se doit, dans une charmente guest house au jardin luxuriant. L'Australien en profite pour nous presenter a ses nouvelles rencontres : Lex, l'anglais vagabondant au gres des vents, sur sa vielle "Entfield" 300cc ; Adam, le californien/canadien, fan de bouffe mexicaine, de source d'eau chaudes, et du Japon ; Chris l'australien et Tania la belle sud africaine, voyageant eux aussi a moto et organisateur de fortune pour notre trek.

Nous ne restons que quelques jours dans cette charmantes ville, une fois de plus, port d'attache incontestable de routard et voyageur en tout genres.
Au programme : Resto, shopping en prevision du trek, et balade en moto sur les collines allentoures avec Lex, Matthew et Dami. A 200Rs la journee, on aurait tort de se priver.

La date du trek approche, et la veille du depart, nous nous rendont compte, que Chris et Tania, qui avaient plus ou moins organise le parcours, ne partent pas dans le meme sens que nous le voulons sur la grande bloucle des Annapurnas. Une fois de plus nous changeons nos plans a la derniere minute : Nous ferrons deux groupes, chacun dans un sens, et si le destin le veut, nous nous rencontrerons sur la route, parmis les geants enneiges.

Le 7/11 au matin, accompagne de Matthew, nous prenons un bus pour Besisahar, point de depart du parcours, pour un gros trek de 3 semaines. Lex et Adam ont finalement decide de nous rattraper sur la "route" dans trois jours pour faire "la boucle" avec nous. Cela s'annonce plutot pas mal, car les deux loustiques n'ont pas fini de nous devoiler leur charme respectif. Tout les ingredients sont reunis pour une nouvelle grande aventure : "For Sure Man !"

"Quand les babacools cradocs..."

"La route de tout les perils" continue, direction NEPAL !!

De la gare routiere de Delhi, nous prenons un bus pour Banbasa, passage oblige dans cette ville frontiere pour qui souhaite entrer au Nepal par l'Ouest. Beaucoup d'info sur cette region nous deconseille d'emprunter cette route, car selon les rumeurs, des groupes d'independentistes Maoistes "squatent" le coin. Mais qu'importe, nous voulons traverser le Nepal d'Ouest en Est et cette route est la seule voie possible : nous embarquons...

Le voyage jusqu'a Banbasa se deroule tranquillement sous un ciel etoile, pour arriver avec le soleil levant a destination. La frontiere Nepalaise ne se trouve qu'a 8km, et apres quelques negociations avec un chauffeur de rickshaw (non pas auto-rickshaw comme en ville, mais plutot des sorte de pouse-pouse), nous arrivons devant le poste frontiere.

Des centaines de paysans vont et viennent, d'un sens comme dans l'autre, suivis par des vaches, des anes ou des mules, le tout sous le regard du soleil levant, affichant de toute sa splandeur, son chaleureux disque safrane.

Le poste frontiere indien n'est qu'une formalite, puis nous nous joinons aux groupes de paysans et marchons sur 1km pour atteindre la frontiere Nepalaise. L'administration Nepalaise n'a rien a envier a son voisin Indien : "Shanti Shanti" (tranquille tranquille) comme on dit en Hindi. Le fonctionnaire charge des visa n'est pas presse. Nous sommes ses premiers "clients" de la journee, et probablement les seuls avant un bon moment. Malgres tout, le temps d'attente pour l'obtention de notre Visa frise le record du monde : 10min montre en main, pour 2 beau Visa valable 2mois. Et bien que je ne possedais pas de photo d'identite pour cette nouvelle paperasse, un billet de 100 Rs indienne offert gentillement au garde, a pu servir de "photo de substitution".

Visa et passeport en main, soleil sur la peau, et cheveux au vent : Nous sommes au Nepal.

Premiere etape, Mahendranagar, ville frontiere du cote Nepalais. N'ayant plus que quelques roupees indiennes en poches, nous cherchons un distributeur pour subvenir a nos besoins. Mais aucun de ces "bandits manchots sur commande" ne veut donner signe de vie. Hakuna Matata, nous verrons a la prochaine ville : Pokhara, la ou nous attends Matthew.

Nous nous rendons a la gare routiere de Mahendranagar et mendons apres un bus pour Pokhara. Nos premieres reponses nous informent qu'il est impossible de se rendre a Pokhara en raison d'un "blocus" sur la route entre Lamahl et Butwal. L'information parait vraisemblable, mais nous nous attons a la recherche d'autre info. En effet, ces 2 mois en Inde nous ont appri a ne jamais se baser sur les premieres impressions, informations comprisent. Mais rien y fait : il y a bien un "blocus" qui empeche le passage des bus et des taxis. Apparament, il serait possible de le passer a pied ou en rickshaw (pouse-pouse). N'ayant pas assez d'argent pour rester sur place a attendre la fin eventuelle de ce "blocus", nous devons prendre une decision rapidement : Ok, nous prenons le premier bus partant vers l'Est. Allons voir ce "blocus" de plus pres. La bas nous en sauront plus.

Ce voyage en bus jusqu'a Lamahl a ete parfait. Confortablement installe sur le toit, entre les bagages, les caisses et les volailles. Nous traversons avec bonheur la campagne Nepalaise, et nous nous remplissons les yeux de toutes ses merveilles.

Bien que le Nepal soit considere comme un des pays les plus pauvres du mondes, j'y ai vu bien moins de misere qu'en Inde. Les gens sont pauvres certe, mais ne vivent pas (ou peu) dans des bidons-villes.

La route se poursuit, et apres une discussion echangee avec un officier de l'armee (fort sympatique), l'information d'un "blocus" est belle et bien confirmee : bordel... Bad Karma

La nuit commence a tomber. Voila presque 24h que nous voyageons non-stop. Les corps se sont bien reposes au soleil, sur le toit du bus, mais les esprits sont tout de meme bien fatigues. En effet nous allons devoir bien calculer notre coup pour traverser la moitier du Nepal avec : 200 Rs ; 4euro et 2 USD.

Avec la nuit, nous arrivons au point de bloquage, la ville de Balarang. Et comme annonce plus tot, le bus est belle et bien force de mettre fin a la symphonie cacophonique de son moteur. La route est coupee sur une vingtaine de km, pour une raison qui nous echappe encore : En realite, personne ne semble trop savoir ce qu'il se passe.
Plusieur bus attendent la depuis des jours, en esperant que la voie s'ouvre... mais rien ne bouge.
Je m'approche de l'un des chauffeurs pour pecher de nouvelles infos : "le blocus va peut etre tomber dans une heure... ou dans la nuit... ou demain matin... ou..."
Habitue a ce que j'appel dorenavant "une info a l'indienne", je ne cherche pas plus loin et demande a un chauffeur si nous pouvons dormir dans son bus en attendant un hypothetique debloquage. Ce dont il accepta gentillement.
Fatigue, je m'apprete a entrer dans ce bus en ne sachant aucunement qu'en est ce que j'en dessendrai. Mais a peine mon pied effleura la premiere marche que des voix s'eleverent au loin, en creant des echos sur toute la population ici presente : "Le blocus vient de tomber ! Les bus peuvent passer !"
C'est la ruee. Les gens se tassent en vitesse dans les bus, et ces derniers partent a la chaine. Ce trajet est mortel : 2h30 de route, charge comme des mules. Nous arrivons dans la nuit a Butwal, et y trouvons meme un distributeur : 1er Hotel ; 1er chambre ; 1er prix. Nous nous ecroulons dans nos lits.

"Nous sommes passes !!!". Demain direction Pokhara !! " GooD GooD Karma !!!"

Le Taj Mahal, merveille architecturale sur fond de misere humaine


De retour de Mc Leod Ganj, derniere etape sur les routes du Nord de l'Inde, nous ne restons qu'une seule journee dans l' "enfer des bruits" de Dehli pour nous diriger vers Agra... et y trouver "un autre enfer": pollutions de tous types et floraison de bidon-villes a perte de vue nous rappellent un autre visage de l'Inde dont nous n'avions ete que peu temoins...

Certes le Taj Mahal est splendide, merveilleux meme si l'on se refere au nouveau "classement des Merveilles du Monde". Mais cela ne fait qu'accentuer le contraste avec la misere environnante. Delaissant les habituels rickshaws, nous optons cette fois pour la marche pour essayer de decouvrir se qui se cache derriere le Taj, sous la poussiere.


Misere, Misere...

Derriere le Taj coule une riviere... Je suis d'ailleur bien incapabe de dire si cette "eau" provient de ce qui fut autrefois une grande riviere, ou si elle est issue de la lente decomposition des tonnes de dechets qui recouvrent le sol... C'est pourtant au milieu de ces immondices nauseabondes, residus d'une course a la consommation aussi effrenee qu'absurde et inadaptee, que survivent des milliers d'etres que je peine a appeler humains. Nos dechets nourissent bacteries et animaux que mangent ces ombres d'humains, et qui, une fois creves, serviront a leur tour de nourriture aux chiens aussi affames que leurs maitres...

Un parfait ecosysteme de misere observables pour quelques centaines de roupees depuis la terasse du Taj... A ne rater sous aucun pretexte!


"Hello money! Hello!"

Voila l'image de l'occidental qui se cache souvent derriere le sourire morveux de misere des gamins de bidons-villes indiens.
Une maniere toute naturelle de nous renvoyer l'image de sous-developpes que nous leur imposons...

Mais malgre cette incomprehension entre leur misere accusatrice et notre opulence qui clame son innocence de toute sa bonne fois, malgre la poussiere soulevee par les ruines de Babel naissent parfois de breves mais sinceres rencontres. Pushpendra est un gamin dont la sincerite et la gentillesse nous a marque. Lui n'aura certainement jamais la chance de lire ces lignes jetees sur une toile mondiale inaccessible a la moitie du monde. Je tiens neamoins a exprimer, a nous chanceux, la gratitude que procure de sortir des rails dans lesquels nos "statut sociaux", terme plus indulgent qu'"EGO", nous enferment.


Lecon d'Humilite

Belle lecon d'humilite que viet de nous dispenser cette jolie jeune fille.
Plus faibles qu'une vieille femme tassee par des annees de labeur, moins resistants qu'une jeune et jolie indienne, flo et moi soignons nos mains ecorchees en les regardant s'eloigner, leur fardeaux de bois, notre echec, delicatement pose sur e crane...




Rencontre au sommet

Je vous presente Cedric: Cedric est un francais qui est venu tripper un en Inde. Ce qui est drole dans notre rencontre sur le quai de la gare d'Agra, alors que notre train pour Dehli a 4h de retard, c'est que Cedric nous connait...
En effet, on s'est rendu compte en discutant qu'il avait visiter ce blog avant son depart et qu'il s'etait dit que ca devait etre bon de partir comme ca! :o)

Bref on s'est bien fendu la gueule et on a passe ses 2 derniers jours en Inde ensemble. Sympas le gars.

Cedric si tu lis ces lignes: belle rencontre, merci! Prend soin de toi!

mardi 6 novembre 2007

Derniere semaine sur les terres de Ten-Ten

A notre retour a la "Chopra House", Kashiram le fils du proprietaire n'etant "pas disponible", Tassi-sensei nous acceuilla a sa place. Quel plaisir de le revoir. Son enthousiasme est un vrai rayon de bonheur et de bonne humeur. A peine 5min que nous
sommes la, et deja il nous invite a partager une bonne tasse de Tchai avec des Chapati "good, good, chapati". Il m'apprit plus tard que Kashiram etait completement marron au Whisky en plein aprem' et que c'etait pour cela qu'il ne pouvait nous voir. Mais qu'importe, le sourire de Tassi-sensei etait pour moi le meilleur des accueils.

Vers 20h, nous avions rendez-vous avec une grosse partie des personnes rencontrees au Tushita Center, pour un bon p'tit resto, et plus si infinite... et infinite, il y a eu...
Le lieu du drame fut le "Carpe Diem" a Mcleod Ganj. Joli nom pour ce resto qui est l'un des endroits ou se regroupe la "communaute routard" du coin, applicant eux meme cette philosophie.
Nous sommes environ une trentaine, presque tous le monde en quelque sorte. Installe sur la terrasse du toit, les commandes fusent : apres dix jours de vegetarisme, beaucoup se laissent tenter par de la bonne viande, bien juteuse. Pour ma part, je reste raisonnable. Jusqu'au moment ou Ivan, le bresilien assis a mes cote, commande
une bonne grosse pizza au poulet (tres peu de boeuf ou de porc en inde). L'epreuve fut trop difficile pour moi : je craque. PIZZA !! (ma premiere du voyage)
Le repas se passe, nous discutons tous entre nous, apprenons a mieux se connaitre. Les bieres descendent gentillement... Puis a un moment, Felipe, un des trois bresilien fanatique, se met a commander les bouteilles de biere 10 par 10 : le debut de la fin. La nuit avance, et beaucoup ont du quitter le terrain du "Carpe Diem" devenu un vrai champs de bataille ou les bieres luttent pour leur survie, pour retrouver leur bon lit.
Mais fidele au poste, il reste quand meme du monde : Mark le Kiwi (New-Zeland),Dan et Lauren le couple d'Ozzie (Australien), Rino et Rossy le couple de Rital, Jessica l'americaine, Elly une anglaise aussi sympatique que completement perche, Sara la suedoise, Damien et moi-meme. Et surtout, Ricardo, Ivan et Felipe, les trois bresiliens, qui n'en arretaient plus de commander des bieres.
Ayant fini avec difficulte ma nouvelle bouteille (je suis pas trop biere), gentillement offerte par Felipe, et etant extenue par cette longue soiree, je lache a mon tour tout ce beau monde et m'en remonte tranquillement a Dharamkot, a la "Chopra House", en laissant l'honneur de la France entre les mains de Damien. Le combat sera difficile pour lui, car les trois bresiliens sont chauds apres ces dix jours de sevrage au Tushita Center.
Damien rentre dans la nuit, et je l'entant barraguiner des trucs plus ou moins comprehansibles : je pieutais a moitier et lui etais marron, mais pas a moitier pour le coup. Pour finir, je me recouche aussitot, on verra demain...

Leve difficle pour Damien, qui m'explique qu'hormis la fermeture du resto a une heure tardive, il etait tout bonnement impossible d'arreter Felipe. Et du coup, aucun des participants n'est sorti indemme du combat : Match nul... a refaire... ;) Probablement en Thailande, car nous retrouverons ces trois loustiques sur une des plages sabloneuse de ce pays, connu pour ses festivites sans limites.

Nous pitwons toute la matinee : Relaxation, meditation, ecriture, observation des macaques, the et discussion avec Tassi-sensei. Et dans l'apres-midi, nous sommes rejoins dans notre "travail" par Elly, qui vient gentillement nous proposer son aide.
Elle nous rappella aussi que le soir meme nous etions invite chez Jon, le "fucking english" a Bhagsu, un village a cote (10-15min a pied).
Dami et Elly prennent les devant, car pour ma part, j'ai une parti de "Go" prevu contre Bill le potier (de son metier), qui m'avais proposé un match, apres m'avoir souvant vu jouer au Tushita Center. En effet, ne trouvant aucun adversaire, il m'arrivais fréquemment de faire une parti contre moi-meme, sous le regard curieux de Goshe-san, le vieux monk. J'ai bien essayé de lui expliquer les regles, mais a mon grand regret, ce fut un echec. Un effet dans cette partie de l'Asie, ce jeu ne semble pas etre tres populaire. Peut importe, nous verrons cela au Japon ou en Chine.

Apres cette interessante partie, renporter par votre serviteur, je rejoinis donc Dami et Elly chez Jon, alors que le soleil disparaissait a l'horison. Je ne vais m'attarder sur cette soiree, mais sachez que toute les personnes ici presentes (Elly, Jon, Mark, Ben, Dami et moi-meme) s'en souviendront... ou pas ;)

La fin de la semaine fut tranquille (comme le reste finalement). La raclette de chez Raff le magicien qui avait cru nous echapper les deux premieres semaines, a etait finalement rattrape par son destin : deces pour cause de mort par digestion, dans deux estomacs affames. De meme que la pizza au Roquefort de chez Tenzin (sur la place devant le palais du Dalai-Lama, ou Ten-ten pour les potes). Les discussions avec Tassi-sensei se succederent, et un jour, abordant le sujet cher a mon coeur du "mind" des plantes, j'ai l'heureuse satisfaction d'entendre Tassi-sensei me repondre : "plant? mind? ... mmmh.. yes yes, it's possible..." Encore un fait qui me pousse a admirer ce monk. En le regardant vivre, on peut voire a quel point il maitrise le "detachement de toutes choses", une des trois valeurs bouddhiques essentielles a l'aboutissement du "Bouddhicitta" ("l'Illumination" dans le bouddhisme). Pour resumer vraiment vulgairement a la Francaise : Il s'en bat les couilles.

Outres les courses pour Tassi-sensei (lait, sucre, fruits); les heures de rédaction de mon "roman"; le temps passé sur internet a mettre a jour le blog; les conneries avec les macaques rhésus (de leur nom; fesse et face rouge); les pitw avec Elly, dont le joli corps a permit a Damien de mettre en pratique sa capacité "massage tibetain" récemment aquise; les promenades dans les montagnes environnantes ou autour du palais de Ten-Ten; nous nous détendons au maximum et profitons "comme il se doit" de nos derniers jours dans ces lieux magiques que sont Mcleod Ganj et ses environs.

Et le dimanche 28/10 a 19h30, nous "décollons" en bus direction l'atmosphere horriblement citadine de Delhi...

A bientot Mcleod Ganj. A bientot la communauté Tibetaine. A bientot Tassi-sensei...

vendredi 2 novembre 2007

Retraite spirituelle, pour esprits profanes

Nous quittons la "Chopra House" vers 13h, et apres une longue marche de trois bonnes minutes, nous arrivons au Tushita Center. Pas mal de gens sont déjà là. Nous posons donc nos sacs et toisons du regard les differentes personnes venues elles aussi pour ces dix jours de cours d´introduction au Bouddhisme. A premiere vue, sur la trentaine "d´éleves" de tout age ici presente, la plupart sont occidentaux, mais difficile d´en savoir vraiment plus car tout le monde est concentré sur les directives et les informations dispensées par Sabine, la responsable du centre. Enfin il y en a au moins trois dont la nationnalité ne peut laisser aucun doute : abordant tous un maillot ou une veste de la "Selecao", les trois Bresiliens sont déjà annoncés.

Tous installés en cercle dans le "Gompa" - salle de méditation, du tibetain "Gom", méditation - joliment décoré de statues des bouddhas, messages et dessins bouddhique, nous commencons à nous presenter chaqun notre tour et à expliquer le pourquoi de notre presence ici. Les gens se succedent : Anglais/Anglaise; Americains/Americaines; Bresiliens; Australien/Australiennes; Neo Zelandais; Estonien; Italien/Italienne; Espagnole; Suedoise; Israelien/Israeliennes; Bulgare; Canadiens/Canadienne; un Saint-Jeannois et un Carrossois...

Ne parlant réelement anglais que depuis un mois et malgres les longues discussions avec Matthew qui m'ont beaucoup aidé à m'ameliorer, je galere un peu à trouver mes mots. Il faut dire que meme en francais, à la question "qu'etes-vous venus chercher en ces lieux?", je ne savais quoi répondre. Mon tour arrive et n'ayant toujours pas de réponse claire, je lache sincerement, dans un english aproximatif : "I think that each moment is a spring of lesson... So... Why not here ?" (je pense que chaque moments est source d'une lecon... alors... pourquoi pas ici?) <-- pour mes freres neophites de la langue de Shakespeare.

Le briefing termine, on nous envois dans nos chambres ou nous attendent gentillement nos sacs, et on nous annonces qu'apres le repas et la meditation du soir (1ere d'une longue serie), il faudra eviter un maximum de se parler entre nous, essayer de conserver le silence, pour ne pas "casser les bonnes ondes de chacun". Cela peut paraitre "loufoque" à premiere vue, mais elle decoule d'un sens logique, et rend de plus, l'experience reellement enrichissante.

Pour ma part, je partage ma chambre avec Risto, un estonien fort sympatique, et Jon un "fucking english" completement "fou de l'inde" avec qui nous bravons dejà l'interdition de parler, pour pronostiquer les resultats des matchs de rugby à venir (rappelons qu'au meme momment se deroule la coupe du monde en France). La premiere journée de mise en route s'acheve donc sur de "profondes paroles"

Le lendemain, nous commencons les cours à proprement dit, et le programme des journées à venir est rythmé de la maniere suivante :
- 6h00 : reveil à l'aide d'un bon vieux gong qui retenti une dizaine de fois, autant dans la nature environante que dans mon crane endormit.
- 6h45 à 7h30 : "mindufulness méditation" du matin, ma preferée de la journée. Elle consiste à faire le vide dans son esprit en se concentrant uniqument sur sa respiration. Ne pouvant difficliement arreter le "moulin à parole perpetuel" qu'entretien le cerveau avec lui-meme, le but est de ne pas s'attacher aux differentes pensees qui passe dans notre esprit, mais juste les laisser aller et venir en essayant de garder le "fil" de la respiration. Cette seance fait vraiment du bien et permet de commencer la journée avec l'esprit apaisé.
- 7h30 : breakfast. Porrige, fruits, thé, petits pains, beurre et miel.
- 9h00 à 11h00 : cours de Bouddhisme par la Vénérable Sarah, cette anglaise devenue monk il y a plus de 25 ans. Les cours ont l'air vraiment tres interessants, mais mon pietre niveau d'anglais (suffisant pour une conversation, mais bien moins lorsqu'il s'agit de suivre un cours), m'oblige malgres moi à vagabonder dans mes pensés durant ces longues heures de cours. Mais ce n'est guere un probleme finalement, car j'en profite pour avancer l'écriture de mon "roman", qui d'ailleur prend une tres bonne tournure (en toute humilité bien sur ;) )
- 11h00 à 12h00 : Yoga et stretching pour bien detendre le corps apres deux heures passees assis en tailleur. L'activité est interessante mais ne dépense pas assez d'énergie a mon gout. Du coup, je me défoule en faisant des séries de pompe entre deux "pose" de yoga. Pendant ce temps, Damien se fait des tours du domaine en courant : il fait son yoging quoi...
- 12h00 à 14h00 : leger repas composé de different légumes bouillis, puis c'est l'heure pour mes deux compagnons (deux americains, venus de New York et du Colorado) et moi-meme de faire notre "karma yoga". Il s'agit d'effectuer une tache en équipe pour le bien commun, attribué en debut de semaine. Comme le néttoyage de la salle à manger et de la vaisselle, les toilettes, s'occuper du gong... En ce qui me concerne, je dois nettoyer le Gompa. Autant vous dire que je suis plutot bien tombe...
- 14h00 à 15h00 : Discussion, par groupe de sept ou huit. C'est le seul moment ou nous pouvons parler (ca aide pour une discussion). Les sujets different mais en général, nous parlons des themes abordés lors du cours du matin : Colere, compassion, vie et mort, reincarnation, enfin toutes sortes de valeur innerantes au Bouddhisme, disséquées par nos points de vues d'occidentaux. Une fois de plus l'anglais me fait defaut pour m'expliquer. Mais qu'importe, c'est un bon entrainement dans tous les cas.
- 15h00 à 15h30 : pause thé... pitw...
- 15h30 à 17h00 : nouvelle séance de cours avec la Vénérable Sarah... et donc redaction de mon "roman"
- 17h30 à 18h15 : méditation suivie. Tim et Linda, nos deux sensei, nous font méditer en nous guidant sur certaines pensées, certains themes : La colere, la mort, l'attachement, ... malheureusement pour moi, comme pour les cours de la Vénérable Sarah, je ne capte rien... Du coup je medite dans mon coin en pensant notamment au "Vide" via les enseignements de Miyamoto Musashi (les cinq anneaux), les pensés de Barjavel (la faim du tigre) ou encore ma propre vision, que j'essaye tant bien que mal d'intégrer à mon propre "roman".
- 18h15 à 19h30 : repas du soir. Rien de special a signaler, si ce n'est que je profite de la pose pour enfraindre une fois de plus les régles et discuter avec Damien autour d'un biddies. "Alors qu'est qu'ils ont raconté de beau aujourd'hui ?" Cela me permet de mettre en parallele mes pensés omnipresentes sur le "Vide" avec la vision Bouddique de cette meme idée. Et il s'avere que tout se retrouve au final.
- 19h30 à 20h15 : méditation du soir sur les themes abordés dans la journée (d'ou l'utilité pour moi d'en parler au préalable avec Damien)
- 20h15 et plus : pitw (lecture / redaction du "roman" / douche / échecs avec Risto / pieu)

Les journées s'enchainent assez vite au final. Au fur et a mesure, je fini par faire peter quelques heures de cours (à cause de mon incapacité à comprendre l'anglais, et peut etre aussi à cause d'une vilaine habitude qui semble remonter de l'epoque ou j'étais un "éleve exemplaire"), que je remplace par de longues heures d'écriture intensive. Puis de jour en jour, je fini par assister juste aux méditations du matin et du soir, pour me consacrer uniquement à l'écriture et à mon autre passion : discuter avec les differents monks vivants au Tushita Center. Certe je bravais une fois de plus l'interdiction de parler, mais je m'exécutais en faisant attention de ne pas déranger la concentration de mes "compagnons de retraite", lorsque l'un d'entre eux passait à proximité. De plus, mes "discussions" avec les monks, se sont avérées vraiment instructives. Notament un passage avec Goshe-san, un vieux monk originaire du tibet, sur la colere. En effet je le questionnais sur l'invasion de sa terre par l'opresseur Chinois, et le fait qu'il arrivait à faire preuve de compassion à leurs egard, meme en ayant vu son peuple et sa culture massacrés sous ses yeux, me subjugua. D'autant plus, que son discoure était cohérant, et que ses yeux ne mentaient pas : il avait belle et bien pardonné à la Chine. L'eut-il haï un jour...

Paradoxalement, sa compassion à mon égard fut mise à rude épreuve, lorsque les jours suivants j'abordai, à nouveau, un sujet qui m'avais dejà valu un coup de baton sur les doigts, mais qui me tenais vraiment à coeur : L'esprit et la conscience chez les plantes. En d'autres termes, il n'arrivait pas à admettre que les végétaux puissent posséder un esprit, un "mind". En effet, selon les enseignements bouddhiques, les plantes ne font pas parti du "samsara" - le cycle des réincarnations - et Goshe-san me prenait probablement pour un fou à chaque fois que j'insistais sur la probabilité du sujet. Peut etre (sans doute) suis-je un peu fou, mais il n'empeche qu'aucun des monks n'ont réussi à me convaincre que les plantes sont déporvues de "mind". En effet, je n'affirme pas qu'elles en ont forcement un, mais je dis juste qu'il est impossible pour nous humain, créature doté de 5 (voir 6) sens, d'arriver à comprendre la perception d'une plante, "voyant", "ressentant", "vivant" le monde avec d'autres sens, et innévitablement, évoluant dans une autre "réalité" de conscience. Il est donc impossible pour nous, d'affirmer avec certitude, que les végétaux ne possedent pas d'esprit. C'est un peu confu je vous l'accorde, mais bien que le sujet me tient à coeur, je ne vais pas épiloguer là-dessus. J'aurais peut etre ma réponse un autre jours...

Le dernier soir, juste apres que Jon m'ait annoncé la victoire de l'Angleterre sur la France, nous assistons avec quelques "éleves", Damien y comprit, à un "puja". Longue cérémonie de prieres et de chants sacres en tibetain, orchestré par dizaine de monks dans leur "Gompa". La scene était vraiment magique. Elle semblait ressurgir d'autres temps : Qu'est-ce que moi, occidental, novice, et profane, faisait au milieu de ces hommes d'une spiritualité aussi élevée que les montagnes himalayennes environnantes ? Ce spectacle me transcenda litteralement et je profitai de ma chance au maximum en suivant, chacun de leurs gestes miticuleux et l'ensemble de la cérémonie, d'un oeil rempli de reconnaissance et de compassion, envers ces hommes infiniment humain. Tel était peut etre la leçon du jour.

Mais cette soirée mystique n'avait pas encore terminé de nous étonner, et apres le "puja", je pris congé des monks en les saluants comme il se doit et je rejoignis mes "compagnons de retraite" à l'exterieur. Tous assis sur l'herbe devant le "stumpa" (hotel de priere bouddhique) qui était décoré de centaine de bougies à l'occassion de la "light ceremony" : chaque participant dépose selon son grés, cinq bougies n'importe ou sur le "stumpa", puis revient s'assoir sur l'herbe et médite sur le bonheur que l'on souhaite à ses proches, ou à tout autre etre vivant. A cette occassion, chaqun à fait une déclaration de paix qui lui tient à coeur, et chacun dans sa langue natal, ce qui donne à l'atmosphere déja mystique des lieux, une ambience de paix et de sérénité fraternelle et universerselle envers tous les peuples. "Good, Good, karma !" comme le dirait si bien Tassi-sensei.

Le lendemain, apres la méditation du matin et le p'tit dej', nous procédons au débrifing de cette longue et enrichissante semaine, dans notre "gompa". Chacun raconta ce qu'il avait ressenti et ce qu'il avait appris, puis un pic-nique clotura cette retraite, sous les rires de tous. Enfin nous pouvions parler entre nous, et par la mêmê, renforcer ces relations, qui l'espace de 10 jours, ne s'étaient basées que sur des échanges de regards.

Apres avoir bien "décompressé" et tous prévus de se retrouver le soir mêmê pour un bon resto, nous retournons nous installer avec Damien a la "Chopra House", auprés de Tassi, notre bon monk toujours aussi en forme, et de notre armée de singe toujours aussi débile...

"Home Sweet Home"

lundi 29 octobre 2007

Entre Monk et Monkey

Aprés 5 ou 6h de sommeil, nous quittons notre "chambre de fortune" en vue de trouver la tranquille "guest house" que nous avait conseillé Matthew. Sur le chemin, nous en profitons pour nous inscrire à un cours d'initiation au Bouddhisme, conseillé une fois de plus par notre bon Australien. Ce cours, dispensé par le Tushita Meditation Center, est en fait une "retraite" de 10 jours, nourrits et logés, avec des cours de méditation, et d'histoire et philosophie bouddhiste. Enfin pour le moment, nous en savons guère plus : soit, nous "signons" pour 10 jours. Aprés ce court interlude, lourd de consequence comme nous le verrons par la suite, nous traversons le domaine boisé du Tushita Center et arrivons enfin à la guest house tant recherché.

Comme avancé par Matthew, le coin est vraiment tranquille, "Shanti" comme on dit : niché sur la colline de Dharamkot, separé de Mcleod Ganj par une petite "calade" de 10min à pied. Les autres locataires de notre charmante guest house, la Chopra House de son jolie nom, sont : Le "vieux", proprietaire du tout et parlant a moitier "l'hindglish" ; Kasiram, son flis d'une quarantaine d'années qui nous offrira plus tard un spectacle "marronesque" digne des plus grands ; Tassi, un vieux monk bouddhiste, trop marrant, et surment un peu fou, avec qui nous lirons quelques liens d'amitié. Et au mileu de ce beau monde, une bande, que dis-je une bande, une communauté, voir même une armée, de singes. C'est simple, je ne les compte plus. Ils font parti du paysage comme un bruit de klaxon en plein Delhi ou comme le chant des cigales en été sur la côte méditerranée. Nous voila installés pour une bonne semaine.

Les jours suivant, nous nous fîmes tres vite à l'atmosphère et l'ambiance de Mcleod Ganj : sur tous les murs et sur toutes les vitrines, sont affichés des "mantra" et des "sutra" bouddhistes. Les premiers sont des courts messages de paix et de compassion écrit en caractaires tibetain. Les seconds sont des passages de la pensé de Bouddha souvant traduit en anglais. Pour accompagner ces textes sacrés, on trouve aussi des moulins de priere (cylindre pouvant avoir toutes sortes de tailles, posé sur un axe verticale et que l'on fait tourner dans le sens des aiguilles d'une montre pour diffuser les mantras), des paroles de Sa Sainteté, le 14eme Dalaï-Lama, des drapeaux du Tibet par centaine, et enfin de nombreux messages demandant la liberation du pays : "FREE TIBET"!

Pendant que Damien en profitait pour prendre des cours de cuisine et de massage tibetain, je m'amusais à déambuler dans la p'tite ville pour reperer les lieux et affuter ma capacité de marchandage (d'où l'utilité du "Roberto Esteban José-Miguel Rodriguez Da Costa De La Rosa", mais je vous raconterai dans les detailles un autre jours ;) )

Ce fut aussi nos premiers pas dans la "communauté routard" de Mcleod et ses environs (Dharamkot ; Bagsu ...). Comunauté completement hétéroclite, dont la richesse culturel n'a d'égal que l'ouverture d'esprit de ces gens. Le premier soir donc, nous rencontrons une charmante équipe composée d'un Sud Africain, d'un Israelien et d'un couple d'Australien, dont le trip était une sorte de tour de l'Inde, à moto. A ce moment, ils avaient déjà traversé le Sud du sous-continent et s'en allaient vers l'Est, vers Richikesh. Leur aventure nous a plutot fait rêver et renforcé notre envis de traverser un continent (l'Amerique du Sud) à moto (ou à cheval ;) ). Cela pourrai se faire sous la condition d'un bon projet "écologique et sociologique". Ce sont de bien grands mots, mais cela ne demande qu'a s'affiner avec le temps et nos futures experiences. En tout cas, nous en avons beaucoup parlé avec Damien et nous pensons même que cela pourrait nous etre utile pour la suite... pour "l'auberge du Pitw"...

Enfin pour le moment nous sommes encore à Mcleod Ganj. La premiere soirée fut donc parfaite, et comme toujours, annonce du bon pour la suite des évènements...

En vagabondant dans les rues le jour suivant (c'est pas tres compliqué, à Mcleod il n'y en a que 2 principalement), nous découvrons un café portant la bonne appelation de "Le Pastaga". Malheureusement pour nous, nous sommes dimanche, et bien que presque toutes les enseignes avoisinantes sont ouvertes, le "Frenchi", fidel à ses origines, est fermé. Soit, à demain...

Le lendemain, apres quelque moment de shopping dans les divers boutiques tibetaines, seconde tentative d'approche en "terre française" : open.
Ici nous faisons d'abort la connaissance de Raff (27ans, beau gosse), le gérant du p'tit café et magicien à ses heures. Il est arrivé ici il y a 7 ans et jongle entre son café et les leçons de magie qu'il dispense. Nous rencontrons ensuite pas mal de français (notament Anne-Sophie et Felix, guide de montagne au Pakistan, avec qui nous allons peut etre faire un petit trek sur l'Everest) de passage à Mcleod, et venu souffler quelques peu "au Pastaga". Il faut savoir que Raff possède des arguments de taille pour attirer ses compatriotes en ces lieux. Outre le nom sur l'enseigne et le fait qu'il est possible de se procurer le saint breuvage jaunâtre à l'intérieur, le magicien propose en plus des quiches à la ratatouille, des sandwish à la rosette (dans une mini-baguette fait maison) et surtout, une bonne raclette. Autant vous dire que mon jeune végétarien commencé depuis 2 bonnes semaines sous le regard de compassion de Matthew a volé en éclat : ROSETTE !!!

Puis les rencontres s'enchainent, les cours de cuisines et de massages progressent, et de mon côté, la relation avec Tassi, notre voisin monk va de l'avant. Ce dernier baragouine légèrment l'anglais, notament des "good karma" ou des "no good karma". Mais malgrés cette barrière, nous arrivons à communiquer. Au fil des jours, passer prendre le thé chez lui est devenu une habitude. Nous en profitons pour échanger : lui me parle de son mode de vie, du Laddak dont il est originaire, du Bouddhims et de son choix de devenir monk à 25ans, il y a plus de 20 ans. Et moi, lui raconte l'occident, l'europe, les differentes tensions/conflits dans le monde, d'écologie, de la vision de ma vie en général, et de la sérénité du Baou. Tassi, le vieux monk un peu fou est devenu en quelques jours une sorte de "sensei" à mes yeux. Mais ce qui est le plus frappant chez lui, ce n'est pas sa sagesse et sa simplicité, mais c'est sans contest son sens de l'humour et ses grands éclats de rire. Singularité commune à beaucoup de monks cela dit, mais Tassi était vraiment à creuver de rire parfois (dans le bon sens du terme bien sur) à l'image de cette phrase : "Tatika Tenka" Impossible d'arriver à en comprendre le sens, car Tassi-sensei éclatait de rire à chaque fois qu'il (ou que je) la prononçait.

La semaine s'écoula comme l'eau tranquille d'un ruisseau, et la veille de notre "retraite" au Tushita Center, nous recroisons ce bon vieux Matthew, venu a notre rencontre apres s'etre fait 10 jours de "retraite" lui aussi, mais dans un "vipassana center" (le level du dessus en matiere de méditation ;) ) : pas le droit de parler ou d'écrire, pas de musique, pas de livre, pas le droit de bouger non plus pendant les 11h de méditation quotidiennes... Juste seul avec son esprit pendant de longues heures de méditation. Et le plus dur, seulement deux repas par jours...
Mais l'Ausie à l'air en forme. Nous lui racontons la fin de notre trip sur Shrinagar et la semaine passé à Mcleod Ganj. Le lendemain, apres avoir programmé une nouvelle rencontre au Nepal, nous le quittons de nouveau. Nous disons aussi aurevoir à Tassi-sensei et nous nous dirigeons vers le Tushita Meditation Center pour une retraite de dix jours...

dimanche 28 octobre 2007

Dharamkot et Mc Leod Ganj

Sur les six semaines et demi passees en Inde jusqu'a aujourd'hui, la moitie l'ont ete ici, a Dharamkot. Je viens de realiser ca en me demandant ce que je pourrai bien raconter... et j' ai du mal a y croire! Deja trois semaines qu'on est la, le decompte sur mes doigts est formel.
Ca fait donc deja trois semaines qu'on est la, et si Flo semble trouver facilement son fil pour tout raconter, moi je tourne en rond, eternellement, pris dans le temps cyclique caracteristique des societes non occidentales.

Il s'en est pourtant passees des choses en trois semaines, et Otis l'expliquait bien mieux que moi: "si je devais resumer [...] ce serait avant tout des rencontres..." En effet, c'est en redescendant vers le sud, loin des monts maintenant enneiges du Cachemire et du Ladakh, que nous avons rattrape les hordes d'humains migrateurs, ceux que l'on appelle en tout point du globe "les routards". Ceux qui fuient "l'ocean de boue ou sombre la pensee" viennent ici par legion pour se nourir d'une spiritualite elle aussi en exil, et incarnee par Sa Saintete le Dalai Lama (Tenzin Gyatso pour les intimes, Ten-ten pour les potes) et le peuple tibetain.
Si le Bouddhisme attire tant les foules, d'orient et d'occident, c'est entre autre parceque contrairement a l'Eglise et beaucoup d'autres religions ou formes de spiritualites, elle a les mains propres. Le message d'amour de son prochain, qui qu'il soit et quel qu'aient ete ses actes, est le meme que dans le christianisme; les dix actions vertueuses dictees par Bouddha sous son arbre sont a peu des choses pres les memes que les dix commandements recus par Moise au mont Sinai. Seulement les bouddhistes, quand ils pronnent un message, une idee, se l'appliquent a eux memes avant de donner des lecons et des ordres. Ils ne jugent pas, ne condamnent pas, ne se vengent pas. "Wordly peace through inner peace; wordly change through inner change". C'est basic comme base de spiritualite, et c'est pour ca que c'est efficace.

Qu'on adhere ou pas aux idees du Dharma est une chose. Mais l'attitude des tibetains et du Dalai Lama face a la stuation de leur pays force necessairement le respect.
1949, Mao Tze Dong lance son operation "Liberation Pacifique du Tibet", nom toujours officiel dans la Republique Populaire de l'invasion et du genocide de toute une population et d'une culture pourtant pacifique (Tapez "Tibet" sur Google en Chine et vous n'aurez aucune reponse... ca laisse de quoi reflechir quand au role du geant virtuel dans la soit-disante liberte d'expression qu'il sont cense representer... ). Dix ans apres, craignant pour sa vie le Dalai Lama et des milliers de tibetains fuient leur terre a travers l'Himalaya pour trouver refuge en Inde, a Mc Leod Ganj, d'ou ils meneront une resistance toujours pacifique. Sans jamais tomber les bassesses de l'esprit humain telles que la coleres qui nous paraitrait pourtant si legitime, la violence en reponse aux brutalites chinoises, les tibetains meditent et ont confiance en leurs croyances, jusqu'au bout. Le Dalai Lama a declare que Mao avait ete son plus grand maitre, car jamais sans lui il n'aurait pu faire aussi intimement l'experience de la patience et de la compassion... ca laisse sans voix quand on se rend compte de la sincerite du message... Imaginerait-on un Bush ou un Sarko faire demonstration d'un soupcon de la meme sagesse, qu'on hurlerait a la demagogie... non sans raisons! Bref, voila une attitude admirable de la part d'un chef d'Etat, chef religieux, et chef spirituel; surtout lorsque plus de 1.2 millions de tibetains ont ete massacres (soit plus d'un sixieme de la population), des milliers encore emprisones, et 90% des monasteres du tibet rases... Les tibetains sont des etrangers chez eux, et ils ne sont pas les biens-venus!
Connaissez vous le Panchen Lama? C'est une des trois autorites spirituelles tibetaines, a egalite avec le Dalai Lama dont il est successivement le Maitre puis l'eleve au fur et a mesure des leurs reincarnations. En Mai 1995, trois jours apres que le Dalai Lama ait officiellement reconnu le nouveau Panchen Lama dans un enfant de 6 ans, celui ci ainsi que toute se famille disparaissaient suite a un controle des autorites chinoises... Ce gamin de six ans, qu'il soit ou non reincarnation du Panchen Lama, est depuis devenu le plus jeunes prisionnier politique du monde; s'il est en vie aujourd hui il doit avoir 18 ans et on est toujours sans nouvelles depuis 12 ans. Depuis Pekin propose son propre "candidat" pour assurer sa main mise de fait sur le Tibet... No comment... De toute facon c'est en Chine qu'auront lieu les JO, de quoi se racheter un beau lifting a 30 milliards de dollards et oublier le reste...

Bref voila ce qui force le respect envers les monks bouddhistes. Des monks ici il y en a un peu partout: chaleureux sourires qui irradient d'une bonte bienveillante le plus illustre des inconnus, venerables sources de sagesses et de spiritualites pour qui veut bien partager un moment avec eux, portes ouvertes et guides vers les reponses en nous meme, personnalisations de la "folie controlee" dont nous parle si bien le Don Juan de Carlos Castaneda, appanaches des hommes qui ont atteint le stade au dessus. Dieu, Createur ou Creation, Grand Ordonnateur, Force, Nature, Energie Elementaire, Ordre... appelez ca comme bon vous semble, mais en depassant leur conscience individuelle, leur "JE", les monks en aquierent une connaissance intime et une experience qui les protegent de la souffrance et les rends si heureux tout le temps, en toute circonstance. Ces etres 'a part' sont detaches des souffrances du monde, et pourtant ils sont bien plus connectes a lui qui vous et moi; j'en ai eu la preuve par mille fois! Je ne compte pas devenir monk, ni passer les 12 prochaines annees de ma vie a mediter dans une grotte conne Tenzin Palmo (une Anglaise), mais il faut reconnaitre que les 10 jours passes en retraite guidee ont ete une experience exceptionnelle, au plus intime avec moi meme. Je poursuis donc ma route, et emporte dans mon bagage ces precieux enseignements, ces riches pratiques dont je ne veux plus me separer. Je pense que je ferai une autre retraite dans quelques mois, une ou l'on est encore plus isole! "Des 'monkeys' et des monks je ne sais toujours pas lesquels sont les plus sages et les plus fous" disait Flo en sortant du Tushita Center!... moi non plus...

Cette halte a Mc Leod Ganj aura aussi ete pour nous l'occasion de nous meler aux premiers groupes d'Humains Migrateurs. Ces droles de betes avaient quittes Ladakh et Cachemire, chasses par la 'froidure', et emportes par le depart des masses qui nous avait attire la bas. Heureux d'avoir ete plus ou moins seuls, sans occidentaux, les trois premieres semaines, mous le sommes tout autant de recontrer certains de ces joyeux gailurons, tous membres d'une meme communaute transnationale diverse, informelle et indefinie, pas toujours reconnue, mais tellement chaleureuse, soudee et organisee!
Tout a commence avec les frenchis rencontres au "Pastaga", petit restau francais tenu par 'Raff le Magicien', et qui sera la scene d'un incroyable miracle en Terre Sainte: Une raclette ("good good. good karma" Tassi, un monk un peu fou)! Une bonne vieille raclette avec du fromage qui vient de la maison... miam... j'en salive encore! Parfaitement ce qu'il nous fallait pour nous reconforter de la deception d'avoir rate les enseignements de Tenzin Gyatso, a un jour pres!
Outre ces frenchis que nous retrouverons peut etre au Nepal pour un Trek, notre carnet d'adresse s'est bien enrichi des rencontres du Tushita Center: des yogis canadiens a qui l'ont doit de toujours pouvoir marcher, des beautes australiennes des deux sexes, des anglais dejantes et une anglaise douce et perchee, des neo-zelandais marrons, des americains lucides et pas d'accord, une suedoise a la voix divine, un estonien chaleureux derriere son masque, des espagnols un peu fou-fous et rigolos, un sud-africain qui ne retrouvera certainement jamais son pays, des israeliens en tout genre, un belge marrant, une suisse magicienne du Reiki, et surtout des breziliens surfers, assoiffes et fetards avec qui nous avons rendez-vous le 3 janvier a Kho Phang Nga pour la Full Moon Party! Le bouddhisme est certes une infine source d'inspiration et de sagesse, mais la "voie du milieu" souffrirait de l'abandon de ma culture d'origine. Mon background francais m'a programme a aimer manger, boire, parler fort et faire la fete jusqu'a en avoir mel a la tete... et c'est donc en digne ambassadeur de ce riche heritage que j'honnorai, sitot sorti de ma retraite, les litres de bieres et autre 'magic chocolate balls', en compagnie de mes nouveaux amis a qui je pouvais enfin parler (apres avoir vecu dix jours dans le silence avec eux).
Merci donc a Michal, Miriam, Joelle, Ricardo, Felipe, Ivan, Bill, Michal, Sara, Ruth, Elly, John, Mark, Risto, Tim, Linda, Sabine, Ben, Julie et Ben et leur gamins, et tous les autres.
Merci a la Venerabe Sarah, a Tassi 'le monk fou', a Lama Yeshe et a Lama Zopa Rinpoche, et a tous les autres.

May all beings be happy.

Quant a nous dans tout ca... ben on reprend la route! Direction le Nepal.
Pas facile de partir d'ici, mais on a beaucoup appris et il nous faut maintenant en faire l'experience, mettre tout ce savoir en application, voir ce que ca donne! Grace a toutes ces rencontres on a pleins de bons plans pour la suite: traversee du Nepal sur le toit du bus, treks, ashram avec dance-meditation... Bref on vous en dira plus la prochaine fois!

Tcho les snakes

Sur la route du Bouddhisme

Dharmasala - Mcleod Ganj. Voila trois semaines que nous avons quitté le Cashmire musulman pour ce haut lieu de culte bouddhist.

Lieu d'hospitalité d'abord, servant de retraite au peuple tibetain en exil, fuyant par millier le génocide de leur pays, orchestré par l'envahisseur Chinois. Génocide à la foi humain (1,2 million de mort soit 1/6 de la population exterminée) et culturel (plus de 6000 temple, monstères et gompa - litteralement, lieu de méditation). Dharamsala et notamment le "village" de McLeod Ganj surplombant cette derniere, sont un plongeon pur et simple dans la culture Tibetaine. Cuisine, avec les fameux Momo - gros ravioli -, massage, musique, artisanat - en parti couture et broderie.

Lieu spirituel aussi, abritant en son magnifique Gompa, Sa Sainteté le 14eme Dalai-Lama, en exil lui aussi ainsi que tout le gouvernement tibetain. L'emprinte du bouddhisme et de ses messages de paix et de compassion, y sont omniprésent. Sur les murs, sur des drapeaux, gravé sur les pierres...

Lieu mystique enfin, où homme et animal se cotoyent. A l'image de ces singes voleurs et de ces moines bouddhistes partagant la meme terre. Apres de longues heures passé à les observer, il m'ai toujours impossible de savoir lesquels sont les plus farceur. Au milieu de cette dense des hommes et des esprits, cohabite une communauté de routard, aussi riche qu'informelle. Ces gens viennent de partout à la foi. Je veux dire par la, que tous ces voyageurs incoditionnels, errant aux grés de leur envie et des vents et recherchant a leur maniere la voix vers le Bouddhicita (l'Illumination au sens Bouddhique du terme), ont tous quelque chose à partager : un sourire, une anecdote, un verre de thé, une histoire, un voyage, où encore, une amitié...

Seulement trois semaines donc, et déjà tellement de "regard sincère" échangés. Notre premier "regard sincère" en ces terres, le samedi 6 octobre à 5h30 A.M, à était pour nous un véritable soulagement. Je m'explique, mais pour cela nous devons quitter un instant le "tibet" pour remonter jusqu'à la veille, le vendredi 5 octobre à 6h A.M, à Shrinagar, sur les bords du Nagin Lake, apres ce qui fut notre derniere nuit dans le royal House-Boat de notre ami Javeed et avant ce qui sera une longue, tres longue, journee de route. Nous chargeons donc nos sacs et levons le camp à l'aube, notre esprit encore légerement embrumé par les songes de la nuit,... et aussi par les chants du muezzin a 4h du mat !

Nos sacs sur le dos, nous quittons donc l'envoutante hospitalité de Javeed, entouré par une foule de pelerin revenant de la priere du matin des mosquets environante, à la recherche d'un "richshaw" direction la gare routiere de Shrinagar. Mais cette fois-ci, c'est le taxi qui nous trouve les premiers. Le chauffeur, un Cachimri d'environ 40ans, à l'apparence aimable, arrete sa Jeep à quelques metres de nous et commence à nous vendre ses services : "250Rs". Reponse unanime et immediate de notre part : " Ben voyons ! Il nous prends pour des jambons." Apres tout, nous commencons à nous faire aux coutumes local, notament la negociation des prix... Devant notre refus ferme et voyant que nous continuons, à la recherche de notre Rickshaw, sans ce soucier de lui, le type nous rattrape avec son taxi et revient à l'assaut en abaissant son offre : "150Rs". Mais meme reponse de notre part : "nous payrons 100Rs" .Le prix d'un Rickshaw en somme, mais insufisant pour un Taxi-Jeep qui s'en repart bredouille. Pas pour longtemps : 1m30, c'est le temps qu'il lui a fallut pour executer son demi-tour et s'arreter une ultime fois à notre niveau : 100Rs... Ok... Declare t-il, non sans une legere deception dans la voix...

Arrivee à la gare routiere à 6h30 A.M. Malgres le "bordel organise" des gares routieres indiennes ( Ballet des bus, charettes qui vont et viennent, marchants de fruits et legumes se bousculant, vache qui se balade, enfants qui mandissent, ...), je commence à m'habituer, voir meme à aimer ces lieux ou se melent toute sorte de population venant et allant n'importe ou. Notre bus "embarque" (chargement des bagages) à 7h et le depart prevu une demi-heure apres. Et une fois n'est pas coutume, notre bus etait à l'heure... enfin à l'heure indienne : depart prevu à 9h00... Rien d'inquiétant, je vous rassure ;) . Nous en profitons donc, pour trouver une p'tite "German Backery", cafe-boulangerie local, pour y prendre un bon p'tit dej : thé, toast, omelette...

8h30, debut du chargement des differant bagages sur le toit de notre bus. Commence alors la balet de deux vieux pépé tout rabougri, qui montent et descendent de l'échelle arriere du véhicule en emportant dans leur dense les sacs et les caisses des passagés. Ces deux etres, d'apparence frele et fragile, firent preuve d'une rare dexterité pour se qui était de trimballer les bagages, notament les caisses les plus lourde, impensable à faire sans corde et sans prises. Ils utiliserent une sorte de technique defiant les lois de Newton, en placant en parfait equilibre un objet de 70kg sur un vieux corps de 40. Plié en deux sous la lourde masse posée sur son dos, mais résistant tel les impasible montagnes environantes, ils effectuaient "tranquillement" leurs va et vient sur la perieuse échelle. Nous restons là à les regarder. L'image est vraiment issolite. Puis realisant que malgres leur "technique ancestrale", ces "vieux pépé" etaient tout de meme à un age avance, nous "volons à leur secours"... Mais à quoi bon, la seule chose vers quoi nous volions ce fut vers la constatation pure et simple que "sans maitrise, la puissance n'est rien". Nous avions beau avoir de "jeune corps" et la force qui va avec, nous etions loin de posseder la technique necessaire pour transporter ces lourdes caisses.

9h30 A.M. Enfin le depart vers Dharamsala, Mcleod Ganj et leur calme des montagnes aux couleurs du Tibet. Mais un petit paradis comme ca, ca se merite. En effet, entre Shrinagar, que nous quittons à peine et McLeod Ganj, un long periple en bus s'annonce : dix heures jusqu'à Jammu (capitale d'hiver de la Region Jammu & Kashmir), puis changement de bus et à nouveau dix heures jusqu'à Dharamsala-McLeod. Enjoy !!! Les dix premieres heures se passe normalement. Apres tout dix heures de bus... c'est rien...pour l'inde. Et nous sommes bien rodés : Admiration du splandide paysage, mp3 sur les oreilles. Parti d'échec entre deux ravitaillement (pause déjeuné, thé, pitw), en effet, nous nous sommes procuré, un joli et ma foi fort pratique, petit échequier "en bois" dont les pieces se fixes sur le plateau. Option plus que pratique lorsque vous voyagez dans des bus sans amortisseur roulant sur des routes sans bitumes. Embouteillages de montagnes et autres "Checkpoint" de l'armée agrémentent a leur maniere le périple.

Puis a 20h00, nous faisons halte a Jammu, gare routiere. Apparament, cette ville sert juste de grande plaque tournante a toutes sortes de marchandises de la région Jammu & Kashmir. De plus c'est un passage quasi obligé pour quiter la région via le sud. Aprés presque douzes heures de route donc, ce nouveau plongeon en pleine agitation de cette immence gare routiere, fini d'achever nos esprits fatigués. Les vendeurs des differantes compagnies de bus nous assaillent. Chaqun nous veut dans son bus. Nous finissons par céder pour un bus partant a 21h00 direction Manali et passant par Dharamsala : le bus a l'air confortable et le prix et correct. Affaire conclut. Nous profitons de cette heure de battement pour quitter momentanemant l'agitation perpetuelle de la gare, pour l'allechante ambiance d'un bon resto. Nous poussons la porte du premier que nous croisons atterissant sans le vouloir dans un resto des plus chic : lumieres "fashion", armée de serveur (dont les 3/4 pitwaient), et clientelle soignées. En effet avec nos dégaines de routard, nous étions les seules "gueules" des lieux. Parfait contrast avec l'élegances des familles indiennes fortunées des tables alentours. Cette fois-ci, c'était nous les "indigenes". Qu'a cela ne tienne! L'objectif sera rempli : a savoir, "bide pété"

21h, nous rejoinions notre bus, chargeons les sacs et nous installons confortablement sur les sieges moelleux. Deux heures et quelques "biddies" plus tard, le bus démarre enfin. Nous comprenons alors que la compagnie voulait attendre d'avoir un maximum de passagés avant de mettre les voiles. Au final, nous ne sommes qu'une vingtaine, tout au plus, a nous partager ce grand bus, possédant de plus, des couchettes. Mais n'ayant pas choisi l'option couchette (le prix est logiquement plus élevé), nous dormons étandus sur deux sieges chaqun. Nous avions misé que le bus ne serait pas plein et qu'il y aurait forcement des places de libres pour s'affaler : ce fut le cas. Malgres tout, le someil peina pour se manifester. Pourtant l'esprt en aurait bien besion. Le corps a eu sa bouffe, il va bien, mais l'esprit veut un vrai pieu.

Pour une fois, et à ma grande surprise, le trajet s'avere plus court que prévu et à 4h30 A.M le bus nous arrete à destination. La tete dans le cul, nous essayons de faire le point : Ou sommes nous ? Apres récolte de quelques infos, nous constatons que cet "enfoiré" de bus nous a laché à 10km de Dharamsala, a 10km du pieu ! Par chance, un chauffeur dormait non loin de nous dans son taxi. Réveillé, il nous demanda 400Rs, que nous descendons difficilement à 350Rs (l'heure n'était plus à la négociation), pour nous amener. Nous roulons donc pendant 20min, nous traversons Dharamasala, montons jusqu'a McLeod Ganj et arrivons enfin a Dharmakot, réel point d'arrivée de notre périple. Ce petit village tranquille, juste au dessus de McLeod, d'ou notre bon ami Matthew nous avait conseillé une charmante guest house. Guest house qu'il nous fumes impossible à localiser à 5h du mat', la tete et le corps extenué. Nous commencons donc a caresser l'hyposthese de dormir "à la belle", le coin est tranquille, la foret environante paisible, lorsque nous croisons un homme et ses anes, à qui nous demandons l'hospitalité. La chance fut de nouveau au rendez-vous, en effet l'homme possede des chambres d'hotes et nous y invites naturellement. C'est ainsi que le samedi 6 octobre à 5h30 A.M et apres presque 24h de route, nous tombons sur notre premier "regard sincere" en terre tibetaine, qui comme annoncé précédament, nous rempli de soulagement : enfin le pieu ! Demain (ou plutot, tout a l'heure), nous irons voir McLeod Ganj et le peuple tibetain...

Flo

PS : j'ai ajoute des liens vers des photos - à droite

mercredi 24 octobre 2007

Tushita Center - PICTURES

To people from Tushita:
Flo hosts the pictures on an other account: pictures. Please check the link on the right of the screen, under the "archives" if this one doesnt work!
Please leave me a comment with you email, in case i'd travel in your country soon!... Thanks!
Also, sme of you had a camera on monday night at the restaurant: i'd really appreciate to get some of them so if you can send some to me (le_pitw@hotmail.com) i'd be delighted!

Thanks again to all of you. Enjoy your trip through life, whatever you do with it!
May you all be happy.

dami
n'oublie pas de vivre

What about me ?... (dami)

Some have been requesting news about us... It was ok to ignore that for a month, but now i can't find any more excuse so here it is: THE ONE AND TRUE TALE OF HOW I BECAME...

First thing is that the inner experience i'm going through is much more difficult to share than anything else! So dont worry if you dont understand, or think i'm crazy... everything makes sense to me, much more than anytime in my life before!

I pretty much always knew that pitw is good, both mentally and physically speaking. Well that's one idea of mine that wont change! For the rest, it's not so sure!
It's just amazing to realize how much we all have to learn: about the world, about humans, and about ourselves. There's so little we know about our own mind...
I feel very sensitive to that particular issue now that i've spent ten days on a meditative retreat (at Tushita Meditation Center in Daramkot). Basically we were not allowed to speak with each others, and spent our days either getting teachings from bouddhists monks and nuns (Thank you to Venerable Sarah who spent so much time speaking with us), or meditating. That could sound like a strange idea, but i think it's necessary thing to do. Dont worry i wont come back shaved and dressed with an orange and red dress! So far, i used to say that there's no god down here, nor up there. I was rather reluctant to any ideas about mysticism because i never had any esoteric experience that could prove me anything. But somehow meeting monks that have trained all their life into meditation and into the way of the Bouddha, somehow doubts have blossomed in my mind as i was trying to understand their way. Doubts about everything. It probably wont make any sense to you, but doing some meditation on death, impermanence or emptiness, really made me experience some states of mind that i had never gone through before; especially about death! And again: meeting a monk is enough to feel that you're not on the same spiritual level: and he seems to feel much better than any of us!

From a more practical point of view, there's a lot to think about what bouddhism says about Anger and Attachment for exemple; about how they are the two main causes of delusions and suffering in our lives. It really sounds strange to think about it this way, but what bouddhism says is basically that our own mind is creating all our suffering itself. Not intentionally, but because there's so much mud in our minds, that we dont see the true nature of reality. Hard to know if it's monks' fantasy... it does sound very different from everythying i was told before?... and monks are not supposed to lie anyway... and if i look closely there's got to be something about them! Always smiling and laughing about everything, loving towards all beings (from MY own being to the mosquitoes...), peacefull... Ten days is very short as you dont have much time to go into the very subbtle notions that we learned about, but it's enough to get the basics that make sense. And from that i feel the great need now to experience it in my everyday life. What can i gain from training in being mindfull about my own thoughts? Can I also feel better by being compassionate towards all sentient beings? What can i do to avoid self inflicted suffering? It makes a lot of sense to me that everyone should be treated equally, but it's hard to feel the same about your friends, enemy and strangers... Who is the "i" to which i'm so attached and stuck? Where does he come from?... What is he in the middle of the emptiness? I spent one hour meditating on understanding why i'm not an ant or a monkey... and couldn't find any reason! Once again it might sound totally obscure, crazy, senseless, useless... but who knows what it feels like to experience it? I do because i have for ten short days. And i've discovered great things happen inside, in the "mind", in that place into which you never look because you're so occupied with thoughts!
Whatever this whole bouddhist spirituality says, it resonates with me on a lot of ideas. Monks are a real source of inspiration and trust, and meditation actually is really usefull to create a link between mind and thoughts. I hope i can explain that to you directly sooner or later because i cant make my point here! You'll see what change you can feel when i come back. Hopefully it will be good!

Wow, i dont know if anyone understood anything so far. I had to re-read what i wrote about bouddhism... and i stoped before i would forget everything i really understand but obviously cant explain!

Nevermind.

What you have to know is that i feel great about this experience. I ve done so much thinking about lots of you, about friendship and love, about anger and hated, about a whole buch of mistakes i've made... Human-experience as you live ten days with people you dont speak to, but to whom you somehow feel so connected; and that proved to be right after we left and had the best diner-party in town (braslians are crazy people!). Intellectual experience too, as through meditation you can honestly adress deep issues like death that you would never think about otherwise. The whole experience of observing the mind without clinging to thoughts, without judging, is just amazing; believe me. I may not be a better person yet; but i'm looking for situations to experience things; to experience if being mindfull about others, loving and compassionate, is a path to lasting happiness.

And if it's not, at least i'm sure not to hurt anyone during that time!

For those who might be worried about me (Mommy...) , there's absolutely no reasons! I love what i do, i'm excited for what's still to come, and i'm putting together some good projects for later!

May you all be happy! :oD