lundi 24 décembre 2007

Thailande - Une invitation... (by daminou)

La toute premiere fois que j'ai reve de la thailande j'avais 16 ans; et pour la premiere fois j'entrevoyais, au fil des pages de "The Beach" d'Alex Garlande, l'inegalable aventure que represente le voyage. J'etais un lyceen pas plus passione que les autres, et pas rien lors des 8 annees suivantes a etudier n'a su entamer la fascination qu'ont continue d'exercer sur moi, a travers monts et oceans, le sable fin et les cocotiers des iles Thailandaises.
2007, j'ai 24 ans, et les eaux turquoises des iles tropicales ont enfin, et definitivement, remporte haut la main la victoire sur les livres de comptes imprimes en noir&blanc, caractere 10, sur tableur Excel. C'est d'une de ces plages perdues qu'on a souvent en fond d'ecran que je jette ces quelques lignes: Haad Sadej au Nord-est de Koh Phan Ngan, plage reculee, isolee par la jungle, et oubliee, pour combien de temps encore, par l'industrie du tourisme de masse qui gangrene malheureusement deja le sud de l'ile, rendue celebre par ces exuberantes celebration de la Full Moon.

Ici de douces vagues viennent amuser les eaux turquoises, les cocotiers rafraichissent de leur ombre le sable blanc rendu brulant par le soleil hivernal, et les quelques rares humains echoues ici trouvent facilement leur place dans ce paradis, souvent accompagnes d'un cocktail de fruits genereusement offert par la nature. Les varans lezardent au soleil, les oiseaux nous accueillent de leur surprenant "hello", les chiens sont des biquets, et les chats des vrais minous; les mamans passent leur temps avec leurs enfants, les amoureux se souviennent, ou hesitent entre deux plages. La dense jungle des montagnes alentour assurent notre isolement, et le sourire bienveillant de l'omnipresent Roi Rama de Thailande veille inlassablement sur le calme de nos bungaloows de fortune, avec vue sur la mer.

"Dans mon ile il n'y a pas d'emploi,
Aucun patron, aucun magistrat.
Les lois, la police n'existent pas,
Dans mon ile, on ne travaille pas...
A chacun son paradis,
A chacun son ideal de vie...
..." Danakil - Mon ile

Quant a nous, on se fond dans le decor du mieux qu'on peut. On travaille a la difficile tache de realiser a quel point on est chanceux d'etre ici, sur notre ile. Les peaux bronzent, les sourires ne s'effacent que pour laisser la place a un eclat de rire, les corps se detendent alors que les joues se musclent, et les yeux se plissent sous l'effet conjugue du soleil et des productions agricoles locales. Le matin nous vantons les bienfaits d'une alimentation saine autour d'une salade de fruits (Ananas, mangue, pasteuq, banane, noix de coco, le tout produit sur l'ile...), l'apres-midi nous nous oublions dans les vagues ou lors de nos excursions a moto, et le soir, apres avoir unanimement elu le Pad Thai local "Meilleur Nourriture du Monde" (rien que ca...), nous philosophons sur la terasse de notre bungalow: distractions, impermanence, travail, vacances, choix, spiritualites... tout y passe et tout nous ramene a l'Auberge du Pitw! Les idees fusent, et, enrichies de notre recent vecu, prennent chacune leur place dans ce qui se dessine comme un inevitable et radieux avenir. En proie a la meme, au combien joussive, crise de lucidite que dans le jaccuzzi du Sea Shack a Ste-Anne des Monts au Quebec, ou a la Chopra House de Daramkot en Inde, l'instant present s'affirme naturellement comme etant, simplement et simultanement, le fruit de experiences passees et la graine du bonheur a venir. Creer notre auberge ecologique pour les routards necessite prealablement de s'inserer dans cette communaute de routards, ce qu'on appelle le "Village Global" avec tout ce que cette expression sous entend, et s'enrichir des experience de ceux qui, avant nous, ont embrasser ces ideaux de tourisme ecologique et durable. Sans oublier les inestimables lecons que tous les locaux dispensent a travers leurs simples sourires.


Loin des moteurs a explosion de notre "liberte individuelle", loin des ecrans plasma "ultra fins et top design" qui sont censes nous connecter au monde, la technologie s'efface et les humains se rencontrent. Ces rencontres donnent une forme au voyage, lui dessine un viage, et en deviennent rapidement le moyen autant que le but.
Ceux qui ont lu Barjavel (La Faim du Tigre) comprendront surement plus facilement qui si toute forme de vie porte, dans son infiniment petit, ce que l'on pourrait appeler "le message de la vie", alors chacune de ces formes ira naturellement vivre dans l'environnement qui lui est benefique; l'etre humain, tout superieur qu'il se pense, n'echappe pas a cette regle. Faire de la plongee pour admirer des poissons n'est pas plus cense que partir en voyage pour rencontrer ceux qui ont des idees sur le monde. Juste pour savoir ce qu'ils en pensent. Pas parceque c'est mieux que faire autre chose; qui suis-je apres tout pour juger de ca? Mais juste parceque ca excite mon ego d'observer sa propre et lente deconstruction. Evident donc; inevitable aussi. Trois mois dans le Village Global, trois passages de frontieres, beaucoup de compatriotes rencontres en chemins, du groupe de touristes hollandais au routard des annees 70, du business man indien au nouveau monk thailandais... Voila ce qu'il aura fallu pour apprendre, enfin, cette evidence.

Adam a beaucoup participe a notre formation d'"apprentis routards". Nous sommes arrives prematurement en Thailande pour le rejoindre, alors qu'il devait retrouver Pern, sa pote thailandaise rencontree un an plus tot au RainBow Gathering, ici meme, a KuraBuri. Adam le californien est un exemple parfait du backpacker international, qui n'a pas plus de raison de se considerer americain qu'un tigre dans un zoo n'en de se revendiquer de la jungle. Rencontre par le plus grand des hasards a Pokhara au Nepal la veille du trek, il se joint a nous parceque l'equipage a l'air sympas! La communication est difficile au debut, mais les discussions s'animent rapidement avec l'altitude; et Adam est prompt a partager ses nombreuses experiences dans le Village Global. Etudes de socio/anthropolologie terminees a Santa Barbara, Californie, il part enseigner l'anglais a Nagano au Japon pendant deux ans. Sans trop de raisons. Il trouve le boulot tres facilement et la paie lui permet de financer ses excursions au Japon, et plus tard a travers toute l'Asie: Mongolie, Chine, Tibet, puis Nepal ou nous le rencontrons avant qu'il ne s'envole pour la Thailande, la Californie, et le Mexique ou il compte passer plusieurs mois au Rainbow Gathering. Ses plans il les dessine au fur et a mesure de ses rencontres qu'il partage volontier, pour notre plus grand bonheur!
C'est clairement parceque nous avons precipite notre depart du Nepal pour le retrouver en Thailande que le debut de notre sejour ici est aussi intense et dingue! Nous avons ainsi pu renontrer Pern, Tu, Tui le "Lady-boy", Jaeb, et tuote la joyeuse equipe d'Andaburi Ecotourisme a KuraBuri, bled fort accueillant qui n'apparait pourtant certainement dans aucun guide! Jamais nous n'aurions pu vivre de telles experiences sans ces rencontres veritables: baignade dans des cascades isolees dans la jungle a Kapong, soiree dans un bungalow en bord de riviere chez la famille de Jaeb, ceremony d'introduction d'un nouveau monk avec soiree dansante et celebration sur le dos de l'elephant, Hot Springs litteralements bouillantes qui se jettent dans la riviere... sans compter les chaleureuses soirees a la Cochina, repere de l'equipe d'Andaburi Ecotourisme, et ou nous nous delectons es delicieux mets, que j'imagine prepares avec amour par la delicieuse Tu. Tout ca s'est passe en quatre jours, le temps d'une rapide introduction ou nous avons lie de fortes et sinceres amities.
Pern a son tour passera une bonne heure a nous brieffer pour le reste de nos vacances ici: nous survolons ainsi ensemble la carte de la thailande sur laquelle elle me fait marquer tous ses endroits favoris, et me confie quelques contacts utiles. Le lendemain avant de s'envoler a son tour pour dix jours au Nepal, elle nous confiera ses clefs, alors que Adam et moi nous concertons pour lui concocter un bo programme au pays enneige: hot springs, sommets, deserts... j'espere que ses vacances seront aussi reussies que le notres!

Apres une semaine a peine en terre thai, nous nous y sentons deja comme a la maison: Pern nous a confie les clefs de chez elle, nous sommes devenus des habitues de la Cochina chez Tu, et les commercants de KuraBuri, accueillant au naturel, nous considere deja comme les amis de Pern, plus comme de simples touristes! Quel sentiment agreable d'etre le bienvenu!

Notre excursion a Kapong sera aussi l'occasion de rencontrer Jason, un Aussie un peu foufou, qui voyage sur sa moto lors de ses frequentes vacances d'enseignant d'anglais dans une ecole thai a Sura Thani. Lui aussi naufrage de l'occident venu chercher refuge sous les tropiques, il finance sa vie de reve en enseignant l'anlais: boulot sympas selon lui, qui lui laisse le temps et l'argent de tripper a travers le pays, de roucouler avec sa jolie copine Thai, et de faire du volontariat avec AndaBuri Ecotourisme. Intrigue par un si joyeux personnage, nous nous lancons dans une discussion qui se finira bien plus tard que la bouteille de Whisky!

J'ai beau y repenser chaque jour, personne, a part peut-etre Bastien l'aubergiste du Sea Shack en Gaspesie, ne m'a demontre un equilibre de vie aussi sain et riche. C'est tantant! La folie indienne m'a certes fascine; la beaute du Nepal et sa serenite me manque deja; mais ce qui me plait encore plus ici en Thailande, c'est ce sentiment d'etre invite a rester, a revenir, a vivre ici. La jolie Tu cherches de l'aide en cuisine et m'a assure que je serai le bienvenu dans sa maison dans un an, les jobs de profs d'anglais et de francais sont faciles a trouver, et les occidentaux, pour peu qu'ils aient des idees et de la motivation pour participer au developpement durable des communautes locales, sont plus que bienvenus! Jack Lee, thailandais malgre son nom, nous le confirmera a Koh Phan Ngan, et m'invitera formellement a venir enseigner dans un an dans l'ecole qu'il construit sur l'ile! Bref, voila une idee tentante avec laquelle je vais continuer ma route.


C'est en suivant ce shema que les rencontres sont devenues le moyen de voyager, autant que le but du voyage. Le moyen d'abord parceque c'est en rencontrant Adam au Nepal que Pern est devenue notre guide en Thailande; en croisant le route de Jedd a KuraBhuri que nous lancerons notre periple au Cambodge, depuis son auberge a Siem Reap; en glandant sur les plages de Kho Phan Ngan que Katrina l'allemande nous aiguillera vers une ecole dans les villages des tribues du nord de la Thailande... Sans ces rencontres nous aurions continue de suivre les conseils d'un Lonely Planet certes utiles, mais qui nous apparait de plus en plus comme bien trop formel! D'autes visages donnent aussi un but au voyage: Matthew nous lanca sur la voie de la spiritualite bouddhique, qui pas un instant depuis, ne nous a abandonne; Lex sur son Entfield 350cc nous a demontre que c'est la route qui compte, pas l'arrivee, et que les vents finissent toujours par t'emporter sur de jolis itineraires; Jon et Elly, nos deux amis POHMS (Prisoners Of Her Majesty's Service... anglais quoi...) m'ont initie aux bienfaits pour le corps et l'esprit du Yoga ou autre forme d'expression corporelle; Spencer et Jeanne ont compris que meme en habitant au USA ou en France, la vie ne se resume pas au metro-boulot-dodo-conso, vendu au prix de cinq pauvres semaines de repos. Quant a tous les autres qui ont croise notre route mais que je ne cite pas ici, ils nous ont simplement confirme que tout ca merite d'etre vecu pour le partager!



Si tu es en train de lire ca c'est que toi aussi tu fais partie de ces gens la, qui ont dessine ma route, la dessinent toujours, ou auront un impact sur mes choix futurs. Pour l'importance que cela represente pour moi je te remercie!

Vous l'aurez compris, pour tout plein de raisons je ne compte pas revenir faire ma vie en France. Croyez pas pour autant que vous en avez fini avec moi: ca m'a pris du temps pour, enfin, reussir a partager cet etrage sentiment qui grandit en moi depuis mon depart. Je suis content que ce soit fait. Imaginez un peu tout ce que j'ai a vous raconter en vrai, autour d'une bonne biere!

En attendant patiemment ce doux moment, j'en profite pour vous souhaiter une bonne fin d'annee, et un debut 2008 encore meilleur. Je ne sais pas que vous souhaiter, en masse comme ca... Je vous souhaite simplement de realiser que VOTRE bonheur, personne ne pourra aller le chercher a votre place: c'est pas en vente dans les magasins, la recette n'est pas diffusee dans la petite boite noire ni sur internet. Moi je l'ai trouve sur les routes du monde, dans tous les sourires que j'ai croises. Peut-etre le votre est ailleurs... Quoi au'il en soit, oubliez pas de vous amusez en le cherchant!

Ha oui derniere chose: ce soir c'est Noel: pour certains c'est synonymes d'hypocrisie, d'autres de petages de bides ou de cadeaux... pour moi cette annee c'est Full Moon Party sur les plages de Haad Rin a Kho Pha Ngan: 30.000 marrons pour celebrer la derniere pleine lune de l'annee! Si vous la voyez de chez vous pensez a moi! JOYEUX NOEL ET BANANNEE!!!

je pense a vous!

dami
n'oublie pas de vivre

A toux ceux qui ont lu jusque la merci: je vous aime!

lundi 17 décembre 2007

Passage eclair dans la "Cite de la Joie"

Arrive le 10 au alentour de midi, nous ne resterons pas meme 24h a Kolkata (ancienement Calcutta). Autrefois capitale des Indes Britanniques (jusqu'en 1912), elle n'en reste pas moins de nos jours, la capitale des arts et de la culture Indienne.

A peine arrive, nous nous joinons a deux sympatiques coreens rencontres dans le train, pour partager un taxi nous menant vers le centre ville.
L'architecture de la cite se distingue surtout par la conservation de son style colonial apporte par les anglais, et de ses magnifiques jardins.

Nous posons nos sacs dans une guest house de Sudder Street (le quartier "Routard" de la ville), puis nous profitons de l'apres-midi pour nous balader tranquillement.
A premiere vue Kolkata est bien plus "occidentalisee" que les autres villes indiennes. Et une excursion dans un centre commercial climatise et dernier cris, ne fera que confirmer nos pensees. Puis il s'ensuit la visite du Memorial Victoria, splandide batiment d'epoque, entoure par de somptueux jardin. Enfin, la viste se fera de l'exterieur, car les 150Rs demandes a l'entree, nous a vite fait rebrousser chemin. Non pas que cela soit exesif, mais une fois de plus, les etrangers (qu'ils soyent Suisse ou Ethiopien) doivent payer 10 fois plus chere que les indiens, et cette fois-ci nous decidons de boycoter les lieux.

La balade continura dans les parcs, ou nous assisterons a des entrainements de criquet (sport national incontestable), puis elle se terminera par les rues marchandes, avant le retour a notre auberge. Ici nous faisons le point sur le debut de notre voyage, l'Inde, et toutes les personnes rencontres. Dire que tout est parti, parce que le matin du 1er janvier 2005, nous avons decide de monter sur le Baou. Et de ses hauteurs, l'esprit encore palpitant de la grosse soiree de la veille, nous decidames, sans y voir aucune contrainte et en y croyons a fond, de realiser cette aventure. Juste une idee en tete :

" Quelque chose qui vaut le coup d'etre fait, vaut le coup d'etre bien fait."

Deux ans et demi plus tard, nous voila avec trois mois de vagabondage phsysique et spirituel, derniere nous. Et apres, le bordel de Delhi, les sadous de Vashist, les montagnes du Laddhak, l'hospitalite du Kashmir, la spiritualite de Mcleod Ganj, la misere d'Agra, la serenite du Nepal et de ses Titans, le mysticisme de Varanasi et les jardins de Kolkata, nous nous appretons a quitter ce pays magique pour de nouvelles aventures, sous le soleil de Thailande...

Je le redis une fois de plus, mais :

HAKUNA MATATA !!!!

Flo

Yoga sur les bords du Gange

Autrefois appele Kashi (la Cite de la Vie) et Benares, Varanasi est l'une des villes les plus sacrees des Indes.
Sacree d'abord car c'est la cite de Shiva, le dieu createur des hindous.
Sacree ensuite, car elle abrite en son sein de tres nombreux temples, et des images saintes fleurisent sur la plupart de ses murs.
Sacree enfin, car elle s'etire sur la rive gauche du Gange, le fleuve du Salut, symbole de vie et d'espoir pour tout les hindous.

Symbole seulement, car dans les faits, ce grand fleuve, probablement l'un des plus pollue du monde, n'est rien d'autre qu'une immense decharge aquatique. Pour l'info, des echentillons preleves revelent que l'eau contient plus d'un million de bacteries coliformes aux 100ml ; la norme admise par l'OMS etant inferieure a 500.
Mais tout cela ne conserne pas nos amis Indiens, qui declarent souvant : "L'eau du Gange est propre et pure, c'est les dechets a l'interieur qui sont sale."
Encore un belle exemple de contradiction qui fait de ce pays ce qu'il en est : adorable et detestable a la foi.

Malgres tout, nos promenades sur les ghats (temples eriges tout le long des bords du Gange) resteront des moments d'enrichissements vis a vis de la culture Hindou. Des puja (ceremonies religieuses) du matin annoncant la venue du soleil, a ceux du soir annoncant son depart ; en passant par les "bains sacres" dans la Grande Mere (autre nom du Gange), et enfin les cremanations sur Manikarnika Ghat, lieu ou selon les hindous, l'on peux y mourir pour mettre fin aux cycles des reincarnations.

Nous ne restons que 3 ou 4 jours dans la cite de Shiva, le temps pour Dami d'y prendre des cours de yoga en compagnie de Ram, le gourou de notre ami Jon. Cours auquels je m'y adonnerai moi-meme, l'espace de quelques seances.
C'etait un plaisir de revoir Jon, et le yoga avait vraiment l'air de le tenir en forme.
Ram son gourou est un etre sensible et tres genereux, ce qui contribua grandement au bon deroulement des lecons. Avec lui nous discuterons de divers choses, et approfondirons nos connaissances spirituelles.

Durant cette courte periode, Dami intensifia ses lecons de yoga. Quant a moi, je prefera me laisser emporter par la foule et les vents, au-travers les etroites ruelles de la vielle ville et le long des imposants Ghats, pour m'impregner completement de l'atmosphere a la fois pesante et mystique, de la cite de Shiva.

Le 9/12 a 18h, nous quittons Jon et Ram, et prenons le train direction Kolkata.

Flo

lundi 10 décembre 2007

Back to India

De retour a Pokhara, nous ne savons pas trop de quoi sera fait demain. Hormis le fait que notre avion pour la Thailande est programmé pour le 27/12 de Kolkata, rien n'est prévu pour la suite. Nos compagnons, pour leur part, ont un intineraire bien defini.
Pour Lex et Adam, la boussole indique Katmandou, d'ou ils prendront un avion pour s'envoler vers la Thailande.
Matthew et Jeanne, qui forment désormais un joli couple de biquet, ont prevu de rester encore quelques jours sur Pokhara, puis de s'en aller faire une retraite a Katmandou, avant un eventuel voyage a Lumbini, lieu de naissance du prince Siddhārtha Gautama, qui deviendra plus tard, le Bouddha.
Spencer quand a lui, s'envole deja vers son pays d'origine.
Et nous alors ? Que fait-on maintenant ? On reste la a se tourner les pouces ? (encore que Pokhara est un endroit parfait pour cela)
Plusieurs possibilités s'offrent a nous :
- Se rendre nous aussi a Katmandou, retrouver Jon (l'anglais du Tushita Center), pour y faire avec lui une nouvelle retraite basé sur la "dancing méditation".
- Ou bien, direction Lumbini, puis Bodhgaya, haut lieu du Bouddhisme : c'est ici que le Prince Siddhārtha Gautama atteignit l'Eveil et devint le Bouddha, sous l'arbre de la Bodhi.
- Ou encore, se faire un p'tit "safari" dans une des nombreuses reserves naturelles du Nepal, et peut etre y appercevoir un tigre...
Pour ma part, tout m'est égal. Je sais bien qu'il y aura de l'aventure a chaque étape, donc pas de souci ;) Dami, lui, aimerai vraiment se refaire une retraite avant la plage et le soleil de Thailande.

La premiere chose a faire de toute facon, est de checker nos mails pour avoir un peu plus d'infos sur tout ces bons plans a venir :
- Info n.1 : Notre billet d'avion est annulé pour on ne sait quelle raison...
- Info n.2 : Jon n'est finalement pas a Katmandou, mais a Varanasi en Inde, ou il étudit le yoga par un gourou avec qui, selon ses dires, il s'entend a merveille. Il nous invite a le rejoindre.
- Info n.3 : Grosse soirée de prevu dans la jungle Thailandaise le 15 et 16 décembre. Adam sera de la parti.

Prenez toutes ses infos, mélengez-les entres elles, et vous verrez le plan se dessiner. Apres un court briefing entre nous pour se mettre d'accord (1min24s chrono), la conclusion tombe avec energie : Descendons a Varanasi retrouver Jon (Dami est curieux de voir le gourou a l'oeuvre), puis rendez-vous a Kolkata y attraper un avion, et etre a temps en Thailande pour y prendre la temperature d'une fete en pleine jungle.
L'idée de sentir le soleil du Sud sur nos joues plus tot que prevu nous laisse reveur... GO TO THAILANDE !!!

Mais avant cela, nous restons encore quelques jours a Pokhara en compagnie de Matthew et Jeanne, et profitons comme il se doit des derniers instants de bonheur que nous offre cette magnifique region et le peuple nepalais.
Durant cette periode, nous rencontrons Bill du Tushita Center (le monde est petit), avec qui nous passons une derniere soirée mémorable au "Busy Bee Cafe", bar a l'ambience chaleureuse, ou il n'est pas rare d'y croiser des membres de la communauté "Routard" de passage a Pokhara. Cette soirée sera de plus rythmée par le mélodieux son de l'harmonica de Bill, qui accompagnera le groupe de musicien ici present sur quelques morceaux, leurs donnant une saveur tres "Country".

Le soir du 4/12, la veille de notre depart vers le Sud, nous passons la soirée avec les deux tourtereaux, a qui nous faisons difficilement nos adieux. Notamment a Matthew avec qui nous avons partagé déja beaucoup d'aventures. "Bye Bye Ossie Brother ! See you on somewhere on the world !"

Le matin du 5, a 6h du mat, nous prenons enfin le bus direction India et la ville de Varanasi, sur les bords du Gange. Le voyage durera presque 24h, via Butwal, Sonauli(ville frontiere) et Gorakpur.
Ce mois au Nepal m'avait presque fait oublier le bordel quotidien et le poid de la masse humaine specifique a l'Inde. Et les deux enfoirés qui nous estorqueront 100rs dans le bus au depart de Sonauli, pretextant une taxe pour nos bagages, aura vite fait de nous les rappeler.

Apres un voyage usant, nous arrivons finalement a Varanasi le 6/12 vers 3h du matin. Cette ville est une fois de plus, un tres belle exemple de dégénérescence urbaine commun aux cités du sous-continent. Mais pas le temps de se morfondre la-dessus, il nous faut encore trouver une guest house pour la reste de nuit. Ceci fait, nous nous envolons enfin au pays des reves.
Demain nous avons rendez-vous avec Varanasi et son Gange sacrée, ainsi qu'avec Jon et son gourou mystique...

Flo

About pauverty in Nepal

Nepal is well known as one of the poorest countries on this planet. Figures are categorical: 80% of the population live with less than 2 dollars a day... So do economists say.

Still after travelling there one month, and crossing half of the country on the roof of the bus, i d like to share a vision, an experience, a feeling much different from those empty figures: not a single time have we witnessed similar misery to India. Here human being do not live in wastelands and dumps; nor do they feed themselves with the trashes from upper castes.

Still anchored in a rural way of life, far away from the cancerous urban monstuosities as Dehli, Agra, Varanasi, or any other "civilised" degeneration, the Nepali are indeed considered as extremly poor regarding their low benefit to the world wide capitalism. Most of them work their piece of land for no wage, and therefore do not create value from a modern economic point of view. Yet, all of them, or so, eat every meal; all of them, or so, sleep under a roof; all of them with no exception display a warm and radiant smile on their face.
The village in the western Terai that we have crossed through dont get uselessly proud for a 'brand new five storeys shopping center'; nor do they have to live in the shame of what they do to the mother earth. No instead of those futilities, their faces are tagged with the harsh life in the fields and with the satisafaction of that who everyday feeds his family and heards.

Nepal finally taught us that pauverty is not the state of whoever lives with no material possessions, but the condition of the forever-unsatisfied who runs after a so-called happiness sold on advertising pannels.

damien

samedi 8 décembre 2007

Balade sur le toit du monde

Besisahar (820m), point de depart du trek. A peine arrivee, nous sommes deja assailli par des chauffeurs nous proposant de nous emmener en jeep jusqu'a Bhulbhule, premiere etape prevue de notre parcours.
"Ben voyons!" Je viens ici pour marcher, pas pour faire du stop. Surtout du stop a 2000Rs. Nous avons deja payer la meme somme pour le permis de trekking, et nous avons un budjet assez serre, alors ce n'est pas le moment de se payer des frivolites.

Cependant, je suis etonne de voir le nombre de "trekker" qui ont recoure au service de ces jeeps. Probablement des gens qui veulent faire le tour en un temps record. Ou peut etre qu'ils n'ont pas compris le principe d'un trek. Ou enfin, et c'est domage pour eux, n'ont ils tout simplement pas assez de vacances pour la boucle entiere. Mais comme le dirait une marque de creme glace : "la vie est une question de priorite"
Bref. Le detail des jeeps termine, nous nous elancons, Dami, Matthew et moi-meme, sur la "grande boucle des Annapurnas"

Pour la premiere journee, nous y allons "Shanti Shanti". 9km avant d'arriver a Bhulbhule (840m), pendant lesquels l'Ossie en a profite pour ajouter quelques mots de nepalais a son vocabulaire par un jeune garcon dont j'ai malheurseument oublier le nom.

Les second et troisieme jour, nous conservons notre allure "Shanti". Premierement pour mieux profiter de la jungle et de ses merveilles :cascades tombant des sommets, pont suspendu, caravanes de mules, vegetation coloree, et toiles d'araignees gigantesques...
Et deuxiemement, pour laisser a Adam et Lex, qui ont prevu de nous rattraper, les moyens de le faire.

Se sera chose faite a Jagat (1300m), le soir du troisieme jour. Et avec eux, un nouveau compagnon de route : Spencer, un ricain du Dakota du Sud, passionne de rafting et de biere.
L'equipage est enfin au complet : 2 ricains ; 2 frenchies ; 1 british ; 1 ossie. Mais surtout, 6 connards, chacun dans leur genre.

Le 4eme jour, apres une petite halte dans des sources d'eau chaude au bord de la rivier, et une rencontre sans annicroche avec des Maoistes, nous atteignons Tal (1700m) en fin de journee.
Ici, la jungle s'est peut a peut eclipsee, pour laisser sa place a une vegetation plus clairsemee et constituee surtout de resineux.

Les geants devoilent enfin leurs sommets, revetude leur manteau neigeux, le 5eme jour. Certe nous les avons apercu bien plus tot, mais ce jour-ci, nous sommes reelement a leurs pieds. Si proche, et pourtant si loin... Certain d'entre eux montent jusqu'a plus de 7000m. Les mots vont probablement me manquer pour decrire ces titans. Si Atlas soutient encore le toit du monde, c'est sans aucun doute sur ces montagnes qu'il prend appui.

Le petit village de Temang (2400m) nous servira de retraite pour la nuit. Et a cette altitude, la presence du poele a bois commence a etre une nécessite et une vrai source de bonheur.

Le 6eme jour, nous faisons escale a Bhratang (2850m), situe au milieu de la vallee, plus belle que jamais. La culture tibetaine se fait de plus en plus presente : Gompa, Stumpa et momo sont au rendez-vous.

Le lendemain, la route nous menant au village perche du Ghyaru (3750m) est tout simplement magistrale. Hormis les buissons et quelques arbres isoles, la vegetation commence a se faire rare, et seuls les hauts sommets enneiges sont les temoins de notre difficile ascension. En effet, la montee jusqu'a Ghyaru a ete probablement la passage le plus usant du parcours... Mais comme toujours, le jeu en valait la chandelle. La vue que nous offre le panorama de ce nid d'aigle est imprenable...
Imprenable au sens propres du terme. Rien au monde ne saurait "capturer" cette vision. Meme nos pauvres yeux d'humains ont du mal a saisir l'immensité de la chose. Je ne saurai dire qu'une chose : montez voir par vous meme la grandeur de ces geants.

Le jour suivant, nous perdons pour la premiere fois un peu d'altitude. Apres une balade enchanteresse surplombant la vallee, nous passons la nuit a Manang (3540m).
Manang est une des plus grosse ville du trajet. Enfin par "grosse ville" j'entends "village plus imposant que les autres", et surtout plus ammenage au niveau des services : il y a une poste et une connexion internet "ouai quel luxe!". Mais a Manang, il y avait surtout notre depucelage de fromage de yak, le tout accompagne par du bon pain, fraichement trouve sur la route.
Beaucoup d'informations au sujet du mal des montagnes, conseillent aux trekkeurs de faire des haltes aux alentours de 3500m a 4000m, pour s'acclimater au manque d'oxygene. Et nous decidons que cette "ville" servira d'etape "d'acclimatage". Nous restons donc ici une journee de plus et profitons de ce "repos force" pour approfondir notre connaissance en matiere de fromage de yak et "d'herbe de provence du pays" : tout deux sont fameux.

Le 10eme jour, nous reprenons notre ascension vers les sommets, et l'equipage compte dorenavant un membre de plus : Jeanne, charmente francaise, instite de son metier, s'est join a nous pour la suite de l'aventure.
Le village de Yak Kharka (4050m) nous servira d'etape pour la nuit. Et le poele de notre guest house servira lui, de "machine a raclette de fortune" pour le tas de fromage de yak prevu a ma grande surprise, pour mon anniversaire : 25 ans a 4000m. Merci les gars !

La vegetation n'est plus. A sa place, terre et roche bordent la route qui nous mena le jour d'apres a Thorang Phedi (4450m). Le col n'est plus tres loin : moins de 10km de distance, mais encore 1000m a gravir.A cette altitude, la marche devient difficile, et nous hesitons sur le trajet du lendemain. Devons nous nous arreter a High Camp (4850m), dernier bastion de civilisation avant la passe, ou devons nous passer le col du nom de Thorung Pass (5416m). Le choix est difficile. En effet, apres le col, la prochaine guest house se trouve a Muktinath (3800m). Soit 1000m de monte pour 1600m de descente dans la meme journee... ca fait beaucoup...Spencer, Adam, Lex et Matthew pensent que c'est jouable. Pour notre part, Dami et moi meme aimerions bien passer un nuit a High Camp (4850m), histoire de pouvoir dire : "on a dormi plus haut que le Mont Blanc."La decision tombe dans la soiree : l'equipage sera divise, et nous nous retrouverons plus bas sur la route.

Le matin du 12eme jour, nous nous reveillons un peu depites d'avoir laisse partir ainsi nos amis, qui ne sont plus que de petit point noir gravissant le col pour nos yeux endormis.Nous prenons le p'tit dej' en compagnie de Jeanne qui etait restee avec nous, et songeant aux quatre "connards" qui s'en vont vers les sommets. Puis un regain d'energie nous submerge : "Ok, ils n'ont qu'une heure d'avance. On fait les sacs en vitesse et on les rattrape avant le col pour le franchir tous ensemble !"

Aussitot dit, aussitot fait. Les sacs boucles, nous avalons les km qui nous separent du col a vitesse grand V. Les muscles de nos jambes hurlent, les sacs sont plus lourds que jamais et nos poumons sont sur le point d'exploser...Mais petit a petit, nous gagnons du terrain sur les petits points noirs. Devenant peu a peu, silhouettes, apparences, images, pour finir par laisser place au visage de Mat et Lex, ravis de nous voir parmis eux. Adam et Spencer sont eux un peu plus haut.Le col est encore loin, mais la joie de retrouver nos compagnons pour le franchir nous donne des ailes, et les derniers metres sont avales avec encore plus de saveur...Enfin, Thorung Pass, 5416m d'altitude. Le point le plus haut du trek... Spencer est deja sur la descente, mais Adam est la a nous attendre, fumant tranquillement une petite pipe d'eucalyptus, que nous sommes ravis de pouvoir partager avec lui, sur une legere neige refletant les chaleureux rayons du soleil.Le col franchi, il nous reste maintenant la descente. Et les 1600m de denivele ont fini d'achever ce qui nous restait de jambe et de dos.En fin de journee, nous arrivons a Muktinath (3800m), pour y retrouver Spencer, cale sur la terrasse du Bob Marley Hotel, a siroter une bonne biere, le visage exibant un large sourire. Nous nous joignons a lui pour partager notre bonheur collectif.Apres cette longue et fabuleuse etape, nous decidons de sejourner un jour de plus dans cette charmente guest house, pour y reposer nos corps fatigues.

Spencer nous quite une fois de plus en prenant les devants, et nous nous donnons rendez-vous dans 3 jours a Marpha (2670m)Apres la journee de "repos", ecoulee a la facon d'un vrai Bob Marley dans l'auberge eponyme, nous nous rendons le 14eme jour a Kagbeni (2800m). Puis le jour suivant, nous descendons la vallee en direction de Marpha (2670m). Les paysages me rappel le Laddhak. La roche rougatre ne laissant que peu de place a la vegetation. Seul les champs irrigues donnent un peu de contraste a ces terres arides.

Les hommes ont fait de Marpha une "ville" connue pour ses pommes. Croquantes a souhait, et fourrees naturellement du coeur de miel : une douceur a la limite du reel.Ici, nous rattrapons Spencer, et une nouvelle surprise est au rendez-vous : Chris et Tania, qui font le chemin en sens inverse, sont la eux aussi.Nous decidons de rester un jour de plus en ces lieux tant l'atmosphere y est chaleureuse : Gompa envoutant ; Stompa a lan de falaise ; et Tarte aux pommes a la creme anglaise...

Les deux jours qui suivent furent un veritable marathon, tant notre cadence de marche s'accelera : 37km en deux jours seulement. La raison de cette "course" etait simple : non pas que les lieux traverses nous deplaisaient. (La large vallee entouree de geants, notamment le dhaulagiri (8167m) et l'Annapurna I (8091m), etait majestueuse. Et les innombrables plants de Marie-Jeanne sauvage trouves sur la route, etaient simplement enivrant). Mais apres ces deux jours, nous retrouvames la jungle et arrivames au village de Tatopani (1200m) et de ses sources d'eau chaude.Cales comme il se doit, nous restames deux jours comples a se prelacer dans ces bains naturels, veritable benediction de Gaya.

La fin du trek approche, et comme le disait si bien Adam : "bientot le retour a Babylone"Mais avant cela, nous en avons encore pour quatre bons jours de marche. Et le 21eme jour, nous reprenons la route qui s'en remonte vers les hauteurs. En effet, nous avons encore une "petite" montagne a passer. Nous quittons donc Tatopani et ses sources bienfaitrices, pour Sikha (1935m), que nous atteignons en fin d'apres midi apres avoir gravi un nombre incalculable de vielles marches en pierres.

Le 22eme jour, nous en finissons avec ces satanes marches, et arrivons a Ghorepani (2870m), etape la plus proche de "Poonhill" (3200m), nom du panorama duquel l'on peut appercevoir un certain nombre de sommet des Annapurnas. Nous decidons de nous lever avant l'aube du 23eme jours pour gravir la montagne jusqu'a Poonhill et profiter d'un lever de soleil magistral sur les Titans.5h du mat', la gueule enfarine, nous laissons les sacs a la guest house et commencons l'ascension. Mais pour la seule fois du trek, le temps n'est pas au rendez-vous. Les nuages empechent toute visibilite sur les geants. Un peu depite, nous contemplons le neant... Les sommets sont invisibles... Malgres tout, nous avons le droit a un leve de soleil plus que sympatique, qui sera tout de meme un sacre lot de consolation.

Il nous fallut encore deux jours pour atteindre Nayapal (1070m) et la civilisation. D'ici, nous prenons un taxi et retournons sur Pokhara a une trentaine de kilometres de la.Et apres 24 jours, 210km et pas loin d'un kilo d'herbe de provence, nous reposons les pieds a Babylone.

L'experience etait sans egal, et je suis infiniment heureux de l'avoir vecu. L'equipage etait parfait, et l'aventure omnipresente.
"Comment ? Ce n'etait qu'un reve ?"
"Alors prenez vos sacs les gars ! On y retourne !!"

Flo

dimanche 2 décembre 2007

Aux pieds des geants

Le trajet de Butwal a Pokhara, me rappel notre premier trajet en bus de Chandigar a Manali en Inde : Bus roulant a 15km de moyenne sur des routes de montagnes toutes biscornues ; gens qui montent et descendent avec parfois tout un attiraille de bagages, poulets, briques de lait, sacs de graines...
Les montagnes aussi sont similaires. Bien que je trouve c'elles du Nepal legerment plus sauvage. La jungle n'a pas encore completement cedee ca place a l'homme.

Apres six a huit heures de bus, nous arrivons enfin a Pokhara. Ville se trouvant au pied du massif des Annapurnas, dont les sommets exibant a l'horizon leurs pics enneiges, frolent la barre des 8000m. Nous frissonons a l'idee que dans quelques jours, nous serons au milieu de ces geants pour un trek de trois semaines.

Pour l'instant nous sommes encore a 800m, a nous rejouir de la beaute du magnifique lac, a l'est de la ville. Nous residons d'ailleur dans le quartier de "Lake Side", qui comme son nom l'indique, se trouve au bord du lac en question. Ici, nous retrouvons notre bon Matthew, cale comme il se doit, dans une charmente guest house au jardin luxuriant. L'Australien en profite pour nous presenter a ses nouvelles rencontres : Lex, l'anglais vagabondant au gres des vents, sur sa vielle "Entfield" 300cc ; Adam, le californien/canadien, fan de bouffe mexicaine, de source d'eau chaudes, et du Japon ; Chris l'australien et Tania la belle sud africaine, voyageant eux aussi a moto et organisateur de fortune pour notre trek.

Nous ne restons que quelques jours dans cette charmantes ville, une fois de plus, port d'attache incontestable de routard et voyageur en tout genres.
Au programme : Resto, shopping en prevision du trek, et balade en moto sur les collines allentoures avec Lex, Matthew et Dami. A 200Rs la journee, on aurait tort de se priver.

La date du trek approche, et la veille du depart, nous nous rendont compte, que Chris et Tania, qui avaient plus ou moins organise le parcours, ne partent pas dans le meme sens que nous le voulons sur la grande bloucle des Annapurnas. Une fois de plus nous changeons nos plans a la derniere minute : Nous ferrons deux groupes, chacun dans un sens, et si le destin le veut, nous nous rencontrerons sur la route, parmis les geants enneiges.

Le 7/11 au matin, accompagne de Matthew, nous prenons un bus pour Besisahar, point de depart du parcours, pour un gros trek de 3 semaines. Lex et Adam ont finalement decide de nous rattraper sur la "route" dans trois jours pour faire "la boucle" avec nous. Cela s'annonce plutot pas mal, car les deux loustiques n'ont pas fini de nous devoiler leur charme respectif. Tout les ingredients sont reunis pour une nouvelle grande aventure : "For Sure Man !"

"Quand les babacools cradocs..."

"La route de tout les perils" continue, direction NEPAL !!

De la gare routiere de Delhi, nous prenons un bus pour Banbasa, passage oblige dans cette ville frontiere pour qui souhaite entrer au Nepal par l'Ouest. Beaucoup d'info sur cette region nous deconseille d'emprunter cette route, car selon les rumeurs, des groupes d'independentistes Maoistes "squatent" le coin. Mais qu'importe, nous voulons traverser le Nepal d'Ouest en Est et cette route est la seule voie possible : nous embarquons...

Le voyage jusqu'a Banbasa se deroule tranquillement sous un ciel etoile, pour arriver avec le soleil levant a destination. La frontiere Nepalaise ne se trouve qu'a 8km, et apres quelques negociations avec un chauffeur de rickshaw (non pas auto-rickshaw comme en ville, mais plutot des sorte de pouse-pouse), nous arrivons devant le poste frontiere.

Des centaines de paysans vont et viennent, d'un sens comme dans l'autre, suivis par des vaches, des anes ou des mules, le tout sous le regard du soleil levant, affichant de toute sa splandeur, son chaleureux disque safrane.

Le poste frontiere indien n'est qu'une formalite, puis nous nous joinons aux groupes de paysans et marchons sur 1km pour atteindre la frontiere Nepalaise. L'administration Nepalaise n'a rien a envier a son voisin Indien : "Shanti Shanti" (tranquille tranquille) comme on dit en Hindi. Le fonctionnaire charge des visa n'est pas presse. Nous sommes ses premiers "clients" de la journee, et probablement les seuls avant un bon moment. Malgres tout, le temps d'attente pour l'obtention de notre Visa frise le record du monde : 10min montre en main, pour 2 beau Visa valable 2mois. Et bien que je ne possedais pas de photo d'identite pour cette nouvelle paperasse, un billet de 100 Rs indienne offert gentillement au garde, a pu servir de "photo de substitution".

Visa et passeport en main, soleil sur la peau, et cheveux au vent : Nous sommes au Nepal.

Premiere etape, Mahendranagar, ville frontiere du cote Nepalais. N'ayant plus que quelques roupees indiennes en poches, nous cherchons un distributeur pour subvenir a nos besoins. Mais aucun de ces "bandits manchots sur commande" ne veut donner signe de vie. Hakuna Matata, nous verrons a la prochaine ville : Pokhara, la ou nous attends Matthew.

Nous nous rendons a la gare routiere de Mahendranagar et mendons apres un bus pour Pokhara. Nos premieres reponses nous informent qu'il est impossible de se rendre a Pokhara en raison d'un "blocus" sur la route entre Lamahl et Butwal. L'information parait vraisemblable, mais nous nous attons a la recherche d'autre info. En effet, ces 2 mois en Inde nous ont appri a ne jamais se baser sur les premieres impressions, informations comprisent. Mais rien y fait : il y a bien un "blocus" qui empeche le passage des bus et des taxis. Apparament, il serait possible de le passer a pied ou en rickshaw (pouse-pouse). N'ayant pas assez d'argent pour rester sur place a attendre la fin eventuelle de ce "blocus", nous devons prendre une decision rapidement : Ok, nous prenons le premier bus partant vers l'Est. Allons voir ce "blocus" de plus pres. La bas nous en sauront plus.

Ce voyage en bus jusqu'a Lamahl a ete parfait. Confortablement installe sur le toit, entre les bagages, les caisses et les volailles. Nous traversons avec bonheur la campagne Nepalaise, et nous nous remplissons les yeux de toutes ses merveilles.

Bien que le Nepal soit considere comme un des pays les plus pauvres du mondes, j'y ai vu bien moins de misere qu'en Inde. Les gens sont pauvres certe, mais ne vivent pas (ou peu) dans des bidons-villes.

La route se poursuit, et apres une discussion echangee avec un officier de l'armee (fort sympatique), l'information d'un "blocus" est belle et bien confirmee : bordel... Bad Karma

La nuit commence a tomber. Voila presque 24h que nous voyageons non-stop. Les corps se sont bien reposes au soleil, sur le toit du bus, mais les esprits sont tout de meme bien fatigues. En effet nous allons devoir bien calculer notre coup pour traverser la moitier du Nepal avec : 200 Rs ; 4euro et 2 USD.

Avec la nuit, nous arrivons au point de bloquage, la ville de Balarang. Et comme annonce plus tot, le bus est belle et bien force de mettre fin a la symphonie cacophonique de son moteur. La route est coupee sur une vingtaine de km, pour une raison qui nous echappe encore : En realite, personne ne semble trop savoir ce qu'il se passe.
Plusieur bus attendent la depuis des jours, en esperant que la voie s'ouvre... mais rien ne bouge.
Je m'approche de l'un des chauffeurs pour pecher de nouvelles infos : "le blocus va peut etre tomber dans une heure... ou dans la nuit... ou demain matin... ou..."
Habitue a ce que j'appel dorenavant "une info a l'indienne", je ne cherche pas plus loin et demande a un chauffeur si nous pouvons dormir dans son bus en attendant un hypothetique debloquage. Ce dont il accepta gentillement.
Fatigue, je m'apprete a entrer dans ce bus en ne sachant aucunement qu'en est ce que j'en dessendrai. Mais a peine mon pied effleura la premiere marche que des voix s'eleverent au loin, en creant des echos sur toute la population ici presente : "Le blocus vient de tomber ! Les bus peuvent passer !"
C'est la ruee. Les gens se tassent en vitesse dans les bus, et ces derniers partent a la chaine. Ce trajet est mortel : 2h30 de route, charge comme des mules. Nous arrivons dans la nuit a Butwal, et y trouvons meme un distributeur : 1er Hotel ; 1er chambre ; 1er prix. Nous nous ecroulons dans nos lits.

"Nous sommes passes !!!". Demain direction Pokhara !! " GooD GooD Karma !!!"

Le Taj Mahal, merveille architecturale sur fond de misere humaine


De retour de Mc Leod Ganj, derniere etape sur les routes du Nord de l'Inde, nous ne restons qu'une seule journee dans l' "enfer des bruits" de Dehli pour nous diriger vers Agra... et y trouver "un autre enfer": pollutions de tous types et floraison de bidon-villes a perte de vue nous rappellent un autre visage de l'Inde dont nous n'avions ete que peu temoins...

Certes le Taj Mahal est splendide, merveilleux meme si l'on se refere au nouveau "classement des Merveilles du Monde". Mais cela ne fait qu'accentuer le contraste avec la misere environnante. Delaissant les habituels rickshaws, nous optons cette fois pour la marche pour essayer de decouvrir se qui se cache derriere le Taj, sous la poussiere.


Misere, Misere...

Derriere le Taj coule une riviere... Je suis d'ailleur bien incapabe de dire si cette "eau" provient de ce qui fut autrefois une grande riviere, ou si elle est issue de la lente decomposition des tonnes de dechets qui recouvrent le sol... C'est pourtant au milieu de ces immondices nauseabondes, residus d'une course a la consommation aussi effrenee qu'absurde et inadaptee, que survivent des milliers d'etres que je peine a appeler humains. Nos dechets nourissent bacteries et animaux que mangent ces ombres d'humains, et qui, une fois creves, serviront a leur tour de nourriture aux chiens aussi affames que leurs maitres...

Un parfait ecosysteme de misere observables pour quelques centaines de roupees depuis la terasse du Taj... A ne rater sous aucun pretexte!


"Hello money! Hello!"

Voila l'image de l'occidental qui se cache souvent derriere le sourire morveux de misere des gamins de bidons-villes indiens.
Une maniere toute naturelle de nous renvoyer l'image de sous-developpes que nous leur imposons...

Mais malgre cette incomprehension entre leur misere accusatrice et notre opulence qui clame son innocence de toute sa bonne fois, malgre la poussiere soulevee par les ruines de Babel naissent parfois de breves mais sinceres rencontres. Pushpendra est un gamin dont la sincerite et la gentillesse nous a marque. Lui n'aura certainement jamais la chance de lire ces lignes jetees sur une toile mondiale inaccessible a la moitie du monde. Je tiens neamoins a exprimer, a nous chanceux, la gratitude que procure de sortir des rails dans lesquels nos "statut sociaux", terme plus indulgent qu'"EGO", nous enferment.


Lecon d'Humilite

Belle lecon d'humilite que viet de nous dispenser cette jolie jeune fille.
Plus faibles qu'une vieille femme tassee par des annees de labeur, moins resistants qu'une jeune et jolie indienne, flo et moi soignons nos mains ecorchees en les regardant s'eloigner, leur fardeaux de bois, notre echec, delicatement pose sur e crane...




Rencontre au sommet

Je vous presente Cedric: Cedric est un francais qui est venu tripper un en Inde. Ce qui est drole dans notre rencontre sur le quai de la gare d'Agra, alors que notre train pour Dehli a 4h de retard, c'est que Cedric nous connait...
En effet, on s'est rendu compte en discutant qu'il avait visiter ce blog avant son depart et qu'il s'etait dit que ca devait etre bon de partir comme ca! :o)

Bref on s'est bien fendu la gueule et on a passe ses 2 derniers jours en Inde ensemble. Sympas le gars.

Cedric si tu lis ces lignes: belle rencontre, merci! Prend soin de toi!