lundi 17 mars 2008

Cambodge, breve apercu d'un grand pays

- Bon alors, quel est le plan ?
Voila peut etre 3 semaines que nous avons quitté le Cambodge.
A l'heure ou j'écris ces mots, nous nous trouvons au Vietnam, a Hanoi plus precisement. Réfugié dans un petit café sans nom et sans pretention, je profite plainement du calme que m'offre cette retraite temporaire pour commencer a rediger nos aventures cambodgiennes, tout en sirotant un tres goutu robusta local.
Mais nous reviendrons sur notre "peril" vietnamien une prochaine fois.
Pour l'instant, le temps est au souvenir du Cambodge...

Nous n'avons "malheureusement" pu consacrer qu'une quinzaine de jours a la decouverte de ce pays. En effet, meme avec une année de prevue pour notre aventure asiatique, le temps se joue de nous et se revele bien souvant insuffisant pour plonger en profondeur dans l'exploration de certains pays. En realité, chaqune des contrés que nous avons traversées demanderait a elle seule une année entiere.
Mais fini de penser a cela. Le meilleur moyen de profiter pleinement, et cela quelle que soit la durée prevue aussi bien pour un voyage que pour une tache quelconque, est de vivre chaque moment a fond. Ce dont nous nous efforcons de faire depuis le debut d'ailleurs, avec, il est vrai, une certaine reussite.

- Bon alors, quel est le plan ?
Pour l'heure, nous sommes le 13 fevrier et nous quittons le Laos, avec la satisfaction d'avoir bien rempli notre temps ici, et avec la certitude (une fois de plus) que nous reviendrons sur ces terres avec joie.
Par "nous", j'entends bien sur, notre équipage. Qui pour l'heure est formé de : Marjo (la "biologiste"), Marion (la "cartographe"), Damien (le "cuisinier/masseur") et moi-meme (le "capitaine" ... faut bien me trouver une occupation ;) )
Le passage de la frontiere a Don Kralor, se deroule sans encombre. Les postes frontieres, aussi bien du coté Laotien que Cambodgien, sont des plus sommaire : 2 batisses plantées au milieu de nul part, separées par 1km de route en terre balayés par les vents. Ces derniers nous offrirons d'ailleurs la vision enchanteresse de la creation d'une "petite" tornade de 6 a 8m de haut, se baladant "tranquillement" entre les 2 pays, et soufflant sable, feuilles et brindilles durant 3 a 4 minutes. C'est la premiere fois que j'assistais a un spectacle pareil.
La non-reaction des militaires cambodgiens me laissa a penser que ce phenomene devait etre assez courant. En tout cas cela ne les empecha pas de vaquer a leurs occupations habituelles. Cela ne les empecha pas non plus d'ailleurs de nous "extorquer" 1$ chaqun pour chaque tache a laquelle ils etaient assignés : Delivrance du Visa (20$ pour le Visa et 1$ pour le garde) ; temponage de sorti du Laos (1$) ; Temponage d'entré au Cambodge (1$).
Les protestations sont aussi vaines qu'inutiles : "don't pay, don't go !"
A voir le nombre de voyageur empruntant cette route (au moins une centaine par jour) il est facile de s'imaginer que les superieurs des postes frontieres doivent bien arrondir leurs fins de mois (pour le coup, leurs salaires "officiels" ne doivent pas voler bien haut)

La frontiere passee, notre passport comptant un visa de plus a son actif, un bus (payé au prealable a Don Det) nous emmene vers Siem Reap. La ville est surtout connue pour etre placée non loin des fameux temples d'Angkor : l'une des principales source de revenue pour ce pays lontemps dechiré par la guerre et portant encore des traces du joug dictatorial de Pol Pot et de ses Khmers Rouges. Mais nous reviendrons sur cette sombre histoire par la suite.

Apres une nuit, non-prevue, a Champong Cham, nous atteignons Siem Reap le 14/02.
Tout dans la ville fortement touristique, rappelle aux voyageurs la presence (a une dizaine de km) des immortels temples d'Angkor : symbole incontournable de la culture Khmer.
Comme d'habitude a l'arrivée dans une nouvelle ville, une foule de chauffeur (taxi/tuk-tuk) attendent les voyageurs a la descente des bus, et tous vous proposent "le plus calme et le moins cher hotel de la ville" : "Quiet and cheap" "good for you, cheap-cheap"... ce genre de phrase perpetuelle.
La negociation commence. Une activité qui peut vite s'averer épuisante, mais qui pour ma part se revele plus de l'ordre du jeu. C'est d'ailleurs de cette maniere que je conseillerais a tous voyageurs de le prendre, sous peine de vite laisser place a la colere et a la fatigue. Deux facteurs, bien entendu, handicapant grandement la possibilité de tourner la negociation a "votre avantage". Pour l'info, "Votre avantage", c'est quand tu limites au maximum de te faire arnaquer. Encore que parfois l'avantage peut reelement en etre un : pour ma part en, j'estime qu'a partir de 3$ par personne la nuit (chambre, draps et salle de bain propre), l'affaire est assez bien reussie. Bien que d'autres facteurs peuvent entrer en jeu : repas/internet/boissons en gros, tous ce qui peut etre offert en plus ;)

Installés comme il faut, nous profitons de l'apres-midi pour nous reposer et reperer un peu la ville.
Le lendemain, nous nous dirigeons, comme une foule incessante de touristes en tous genres, admirer les merveilles architecturales des temples d'Angkor, l'ancienne capitale imperiale Khmer.
Les tarifs sont legerement elevés (20$/jour ; 40$/3 jours) surout quand on sait que les billeteries sont gérées en grande parti par une societé de petrole. Une societé de petrole ? Il est vrai que controler les entrées (et seulement les entrées, la renovation des temples etant principalement basé sur des dons) du site le plus visité d'Asie est certainement une activité fleurissante. Encore une histoire pas claire dans ce pays ou la corruption est reine et le gouvernement tout puissant. Comme le laisse voir le nombre de voitures gouvernementales en circulation : noire, vitres teintées, sans plaques... Qui poserait des questions ?
Enfin bref... au final toujours les memes choses qui se repetent.

De notre coté donc, nous obtons comme nous l'avions prevu pour le "menu 3 jours" a 40$. Ici pas moyen de negocier bien entendu. Hé, c'est qu'on s'habitue a force de tout negocier avant d'acheter quoi que se soit, du billet de bus au dentifrice.
Nous choisissons aussi de louer les services d'un tuk-tuk a la journée (15$) pour le 1er jour. La taille du site est telle qu'il n'est pas pensable de le faire a pied, et la "mafia" des chauffeur de Taxi/Tuk-Tuk a prohibé la location de scooter dans tout Siem Reap.
Nous visitons une bonne partie des temples en se rejouissant, au final, de notre reveil matinal tardif. En effet, notre "grasse mat'" nous a permis d'effectuer notre visite apres les passages des principaux bus de touristes. Il y avait certe du monde, mais l'immensité du site permet tout de meme de bien diluer les groupes de curieux que nous sommes tous, notamment en penetrant dans ces lieux insolites.
Le deuxieme jour, maintenant que nous connaissons un peu la geographie du site, nous preferons nous rendre sur place en VTT. Sans conteste la meilleur facon de visiter les temples d'Angkor tant il est possible de "se perdre" dans les petits chemins excentrés qui plongent dans la jungle environnante, qui aboutissent 9 fois sur 10 sur les ruines d'un temple petit ou grand, et qui sont souvant delaissées par les touristes au profit des temples les plus importants.
Seule une crevaison du VTT de Marion en fin de journée viendra "noircir" quelque peu cette belle escapade. Bien qu'au final tout ce soit arrangé (reparée sur place par des locaux), et que cette "noirceur" se transforma tres vite en sympatique anecdote.
Nous consacrons enfin un 3eme jour a l'exploration des temples situés a une trentaine de km au Nord d'Angkor : des ruines... toujours des ruines ;)

Le matin du 18/02, apres une soirée un peu "arrosée" au Gecko Bar, Marjo (ou plutot "Martsu" comme on l'appelle en Asie) nous quitte pour Bangkok d'ou l'attendra un avion pour l'Europe. Apres 2 mois passés en notre compagnie, son absence va laisser un trou dans notre équipage, qui voit une fois de plus son effectif se reduire.
Mais la route continue, pas question de se laisser aller.

- Bon alors, quel est le plan ?
Nous sommes le 18 donc et il nous reste a peine plus d'un mois pour rejoindre le Japon : J'insiste (et ce sont mes seules requetes vraiment importantes du voyage) pour y etre au printemps et surtout, d'y arriver en bateau. Tous le monde est d'ailleur en complet accord avec ces idées. Comme d'hab, tout roule...

Un mois et demi plus exactement, c'est court. Sachant que nous voulons voir le Sud et les plages du Cambodge, et aussi passer un bon moment au Vietnam (Damien y tient. Probablement ses genes de Viet qui refont surface ;) )
Apres discussion, nous projetons donc de "sacrifier" du temps Cambodgien au profit d'un mois complet au Vietnam. Tant pis pour la plage. Nous avons eu de toute facon notre dose en Thailande, et puis les plages Viet ne sont surement pas en reste non plus.

En route vers le Vietnam donc, nous faisons halte a Phnom Phen, la capitale du Cambodge. Nous prevoyons de consacrer 2 ou 3 jours a cette ville. Mais les "charmes" de la capitale Cambodgienne nous retiendrons, au final, une bonne semaine.
Dans le quartier "backpacker" de Lake Side, nous nous posons dans une charmente guest house ("Smile Lake Side Guest House", de son nom), d'ou, paisiblement installés sur la terrasse en piloti donnant sur le lac, nous laissons couler le temps. Chaqun s'occupe : Outre la "fargnante", Damien et Marion iront passer quelques matinées dans un orphelina a s'amuser avec les gosses. De mon coté, je continue d'écrire "samourai-parano", et j'aurais meme la "chance" de prendre mes premiers "cours" de base et de blues avec un Suedois-routard squatant le coin : le "vieux fou" comme je l'appel.
Nous ferons aussi la connaissance d'Emilie : une charmante francaise en vacances dans le coin et faisant ses etudes a Bangkok. (nous n'en avons pas fini avec elle, mais cela est une autre histoire)

Nous profitons de cette semaine aussi pour nous interesser de plus pres au fleau qui frappa le peuple Cambodgien de 1975 a 1978 : le joug dictatorial de Pol Pot et de ses Khmers Rouges
Je ne vais pas faire ici l'historique de leurs attrocités, mais sachez juste qu'au moment ou en France, la polemique etait de savoir s'il fallait ou non "renforcer" l'etude de la Shoah a l'école, je me posais la question, melangant colere et incomprehension : - Pourquoi ne m'a-t-on jamais parler des Khmers Rouges, a l'école ou au college ?
Je ne cherche pas a savoir quel peuple a plus souffert que l'autre, ou encore a qui doit-on faire le plus d'excuses, ou enfin de qui doit-on le plus se souvenir. Mais je cherche simplement a comprendre pourquoi s'est-il reproduit ici, sous les yeux des "grandes democraties", 30ans apres les nazis, la meme haine et les memes tortures a l'egare d'un peuple et que personne dans l'éducation ne m'en ai jamais soufflé mot.
En visitant, les charniers de Choeung Ek ou le lycée Tuol Sleng devenu "la prison politique" sous le nom de "S-21" durant cette sombre periode, j'ai eu honte de mon ignorance.
La honte se fait sentir aussi lorsque vous arpentez les rues de Phnom Phen et que vous vous dites que chaque visage de plus de 35 ans a vecu ces atrocités dans la plus pure ignorance des populations des pays "civilisés" (mais pas de leurs dirigeants ; "Magouille un jour, magouille toujours" )
Voila, il fallait que cela soit dit. Et bien que ce ne soit peut etre "pas important", j'invite chacun a se renseigner, un tant soit peu sur l'histoire des Khmers Rouges, et de leur chef Pol Pot, formé en France

De notre cote, nous quittons le Cambodge le 27/02, par le poste frontiere Cambo-Vietnamien de Chau Doc.
A la prochaine...

Flo, futur "guitare hero"

2 commentaires:

Unknown a dit…

dla bombe dla bombe :)

merci pour les romans. sauf qu'apparement t'as vite abrégé sur la fin !!! pkoi il ne reste qu'un mois avant le japon ? qu'est ce qui vous met la pression ? parait que vous avez vu zera ? il m'a raconté un peu :) bises à vous

Anonyme a dit…

oui la fin a etait un peu resume, mais je commencais a en avoir plein cul de taper sur ce Pc en bois ;)

pour le jap, nous avons reserve le bateau de Shanghai pour le 01/04. voila pkoi on a un peu de planing a respecter.

on a bien vu le gros Rat et sa joli biquette. On a passe une semaine a pitw dans un bon p'tit coin au bord de la mer. ;)