dimanche 2 décembre 2007

"Quand les babacools cradocs..."

"La route de tout les perils" continue, direction NEPAL !!

De la gare routiere de Delhi, nous prenons un bus pour Banbasa, passage oblige dans cette ville frontiere pour qui souhaite entrer au Nepal par l'Ouest. Beaucoup d'info sur cette region nous deconseille d'emprunter cette route, car selon les rumeurs, des groupes d'independentistes Maoistes "squatent" le coin. Mais qu'importe, nous voulons traverser le Nepal d'Ouest en Est et cette route est la seule voie possible : nous embarquons...

Le voyage jusqu'a Banbasa se deroule tranquillement sous un ciel etoile, pour arriver avec le soleil levant a destination. La frontiere Nepalaise ne se trouve qu'a 8km, et apres quelques negociations avec un chauffeur de rickshaw (non pas auto-rickshaw comme en ville, mais plutot des sorte de pouse-pouse), nous arrivons devant le poste frontiere.

Des centaines de paysans vont et viennent, d'un sens comme dans l'autre, suivis par des vaches, des anes ou des mules, le tout sous le regard du soleil levant, affichant de toute sa splandeur, son chaleureux disque safrane.

Le poste frontiere indien n'est qu'une formalite, puis nous nous joinons aux groupes de paysans et marchons sur 1km pour atteindre la frontiere Nepalaise. L'administration Nepalaise n'a rien a envier a son voisin Indien : "Shanti Shanti" (tranquille tranquille) comme on dit en Hindi. Le fonctionnaire charge des visa n'est pas presse. Nous sommes ses premiers "clients" de la journee, et probablement les seuls avant un bon moment. Malgres tout, le temps d'attente pour l'obtention de notre Visa frise le record du monde : 10min montre en main, pour 2 beau Visa valable 2mois. Et bien que je ne possedais pas de photo d'identite pour cette nouvelle paperasse, un billet de 100 Rs indienne offert gentillement au garde, a pu servir de "photo de substitution".

Visa et passeport en main, soleil sur la peau, et cheveux au vent : Nous sommes au Nepal.

Premiere etape, Mahendranagar, ville frontiere du cote Nepalais. N'ayant plus que quelques roupees indiennes en poches, nous cherchons un distributeur pour subvenir a nos besoins. Mais aucun de ces "bandits manchots sur commande" ne veut donner signe de vie. Hakuna Matata, nous verrons a la prochaine ville : Pokhara, la ou nous attends Matthew.

Nous nous rendons a la gare routiere de Mahendranagar et mendons apres un bus pour Pokhara. Nos premieres reponses nous informent qu'il est impossible de se rendre a Pokhara en raison d'un "blocus" sur la route entre Lamahl et Butwal. L'information parait vraisemblable, mais nous nous attons a la recherche d'autre info. En effet, ces 2 mois en Inde nous ont appri a ne jamais se baser sur les premieres impressions, informations comprisent. Mais rien y fait : il y a bien un "blocus" qui empeche le passage des bus et des taxis. Apparament, il serait possible de le passer a pied ou en rickshaw (pouse-pouse). N'ayant pas assez d'argent pour rester sur place a attendre la fin eventuelle de ce "blocus", nous devons prendre une decision rapidement : Ok, nous prenons le premier bus partant vers l'Est. Allons voir ce "blocus" de plus pres. La bas nous en sauront plus.

Ce voyage en bus jusqu'a Lamahl a ete parfait. Confortablement installe sur le toit, entre les bagages, les caisses et les volailles. Nous traversons avec bonheur la campagne Nepalaise, et nous nous remplissons les yeux de toutes ses merveilles.

Bien que le Nepal soit considere comme un des pays les plus pauvres du mondes, j'y ai vu bien moins de misere qu'en Inde. Les gens sont pauvres certe, mais ne vivent pas (ou peu) dans des bidons-villes.

La route se poursuit, et apres une discussion echangee avec un officier de l'armee (fort sympatique), l'information d'un "blocus" est belle et bien confirmee : bordel... Bad Karma

La nuit commence a tomber. Voila presque 24h que nous voyageons non-stop. Les corps se sont bien reposes au soleil, sur le toit du bus, mais les esprits sont tout de meme bien fatigues. En effet nous allons devoir bien calculer notre coup pour traverser la moitier du Nepal avec : 200 Rs ; 4euro et 2 USD.

Avec la nuit, nous arrivons au point de bloquage, la ville de Balarang. Et comme annonce plus tot, le bus est belle et bien force de mettre fin a la symphonie cacophonique de son moteur. La route est coupee sur une vingtaine de km, pour une raison qui nous echappe encore : En realite, personne ne semble trop savoir ce qu'il se passe.
Plusieur bus attendent la depuis des jours, en esperant que la voie s'ouvre... mais rien ne bouge.
Je m'approche de l'un des chauffeurs pour pecher de nouvelles infos : "le blocus va peut etre tomber dans une heure... ou dans la nuit... ou demain matin... ou..."
Habitue a ce que j'appel dorenavant "une info a l'indienne", je ne cherche pas plus loin et demande a un chauffeur si nous pouvons dormir dans son bus en attendant un hypothetique debloquage. Ce dont il accepta gentillement.
Fatigue, je m'apprete a entrer dans ce bus en ne sachant aucunement qu'en est ce que j'en dessendrai. Mais a peine mon pied effleura la premiere marche que des voix s'eleverent au loin, en creant des echos sur toute la population ici presente : "Le blocus vient de tomber ! Les bus peuvent passer !"
C'est la ruee. Les gens se tassent en vitesse dans les bus, et ces derniers partent a la chaine. Ce trajet est mortel : 2h30 de route, charge comme des mules. Nous arrivons dans la nuit a Butwal, et y trouvons meme un distributeur : 1er Hotel ; 1er chambre ; 1er prix. Nous nous ecroulons dans nos lits.

"Nous sommes passes !!!". Demain direction Pokhara !! " GooD GooD Karma !!!"

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