vendredi 4 avril 2008

Shanghai Underground I

Shanghai, des tours. Beaucoup de tours lancees dans une folle course vers les etoiles. Dedans, les etoiles de la finances mondiales venues faire fortunes dans un pays qui n'assume ni son capitalisme, ni ses quelques regles. La course est lancee puisque personne ne sait dire non au Geant, et les tours montent, toujours plus haut. Bientot une tour a 1300 metre parait-il? On parait loger 100.000 personnes dedans!... L'absurdite meme a l'etude.

Sous ces amas de beton qui s'elevent vers le ciel, un monde underground qui a trouve un raccourci. Sous les fondations de ces grattes-ciel de verre et d'acier un monde de la nuit fait resonner a coup de bass et de lyrics obscurs les pulsations de vies qui alimentent cette folle course. Jusqu'ou peuvent-ils se faire entendre? Bonne question! On retrouve la pourtant une population bien heteroclite: des jeunes biens sur, dredeux pour certains, tatoues pour d'autres, pas de surprise pour ces ''marginaux'' qui se retrouve ici, pour une fois, au coeur de tout. Il y a aussi des vieux, des parents egares ou ceux qui ont su, au contraire, retrouver le chemin de la vie et de leur jeunesse; des business-men en costards debarquent regulierement, apparitions inattendues mais naturelles de ceux qui n'oublient pas que leur course vers les etoiles reposent sur des fondations solides; ne pas perdre de vue son origine semblent-ils avoir envie, pour une fois, de repondre aux objectifs dont ils sont matraques a longueur de journee quelques centaines d'etages plus haut!

Au Logo le vendredi soir ou au Shelter le samedi toute cette population se regroupe sous terre, dans des salles ou des bunker redecores d'enceintes surpuissantes; les coudes se levent d'abord, puis les mains ennivrees suivent dans un rythme effrene de Dub, Dub Step, Drum n' Bass, Raggae... C'est selon les envies des D-J qui se succedent. Tout le monde se detend, s'etend, et les corps raidis par des costumes pas moins rigides que tout ce beton au dessus nos tetes commencent a vibrer...

Charles, notre hote ici, alias Didje Lirium, s'eclate sous sa casquette Bob L'Eponge. Il n'est pas aux platines ce soir pour nous jouer ses tracks (titres) en preparation pour son premier album, mais son micro chauffe aussi vite que la salle. C'est le boulot du MC: assister le DJ en enchainant ses textes, prepares ou improvises, a la vitesse ou se vident les verres!

Mes verres se vident rapidement, et s'enchainent tout aussi vite. C'est comme faire du velo, picoler en boite; ca s'oublie pas! Pourtant ca fait longtemps et ca fait plaisir de reconnecter avec ce genre d'ambiance dans de si bonnes conditions! Je ne me souviens pas de la derniere fois ou j'ai pris autant de plaisir a danser sur du bon son.

J'admire Charles et le monde dans lequel il evolue: apres avoir quitte la France ou il galerait dans le marasme inevitable a tout artiste, eut-il du talent, des idees, et de l'energie a revendre, il s'est bouge des son arrivee ici pour rencontrer les artistes qui partagent sa passion du son a Shanghai et en Chine. Rapidement il seduit, anime des Gigs (soirees, scenes) et apparait lors de gros festival en compagnie d'artiste mondialement connus. Ca lui a pris un an et demi a peine. Beaucoup de sueur pour se faire sa place, mais il vit de sa passion. Voila l'histoire du MC ce soir qui fait bouger des centaines de personnes dans la salle, du punk au business man.

Je les admire donc de suivre leur passion, de vivre leur art. Rencontrer tous ces gars, des ''Didiers'', des ecrivains, des yogis, des masseurs, des danseurs, des peintres, des ''installateurs'' (special dedicaces a Aurel)... moi je sais rien faire de tout ca et ca me manque. Plus on avance, plus j'ai envie de prendre le temps d'apprendre a me sentir bien grace a ca: j'ai envie d'apprendre a danser depuis longtemps, ecrire aussi. La peinture japonaise me plait... Encore uns fois voyager elargi des horizon, et j'ai hate de me poser, parce qu'apprendre quand on bouge sans cesse c'est pas facile... Alors je bois et je danse en atendant le lever du jour...

6h du matin. La soiree se termine dans la bruime... un petit petage de bide au Bao Tzeu sur le retour (je precise qu'un Bao Tzeu est un delice qu pete un bide pour 40cents). et on se pieute...

Bonne nuit...

4 commentaires:

romrom a dit…

Eheh l'experience Shanghai! Que de souvenirs! Et c'est clair que ca donne envie de se bouger dans la vie, de faire quelque chose, de sortir du lot, de cette masse de millions de gens qui sont là, on ne sait pas pourquoi. En tout cas on n'a pas envie d'être indéfiniment un anonyme parmi tant d'autres. Là bas on a le sentiment que quiconque peut naître de façon très confidentielle, vivre une vie tout à fait anonyme et mourrir dans l'indifférence la plus générale. L'expérience Shanghai n'est pas humaine ou du moins à taille humaine. La ville est gigantesque on se croirait purement dans un film de science fiction en arrivant par la route. Le contraste est assez saisissant quand on débarque dans le monde 'underground', ce bouillon de vie qui s'agite sous les grattes-ciel et autoroutes urbaines. Là on peut y vivre des expériences formidablement humaines, mais encore une fois, seuls les plus talentueux s'y feront une place reconnue.

J'imagine que Shanghai a été à l'opposé de tout ce que vous avez pu vivre et cherché à vivre durant les mois précédents. Est-ce un bon tremplin vers le Japon?


Bises à tous et bon anniversaire à ma soeur!

romrom

Anonyme a dit…

je t'aime frerot!!

je voulais juste rajouter que pour la premiere fois depuis fort longtemps, on a eu acces a une cuisine chez Charles et on s'est fait des pates carbo et des pates sauce 3 fromages, j'en pleurerais presque de joie rien qu'a me souvenir de ces moments fabuleux...

pour le reste rien a dire, la plume de Damien est sans conteste aussi fluide, genereuse et pleine d'admiration que nos propres sentiments sur place...

marion

Anonyme a dit…

bon alors et le Japon, je pensais qu'on pouvait se connecter plus facilement là-bas ????
Pitié, quelques nouvelles !!!!!
maman

Anonyme a dit…

PS maman Christine