vendredi 4 avril 2008

Vietnam, suite et fin du match

Malgre mon dernier post un peu deprimant sur le Vietnam, c'est avec l'ame joyeuse et remplie d'espoir que nous primes le train de nuit pour les montagnes du nord-ouest du pays. Espoir d'y trouver du calme, espoir d'y trouver des gents accueillants qui voient en nous autre chose que des billets verts, espoir de trouver une nature encore intacte, espoir de pouvoir enfin apprecier ce magnifique pays a sa juste valeur...

Nonobstant le chauffeur de minibus entre la gare et le village de Sappa, qui a sans hesitation voulu nous arnaquer sur le prix du trajet, et qui a failli me mettre instantanement de mauvaise humeur, le premier contact avec la region est plutot bon. Une belle route de montagne nous conduit a destination, et deja nous pouvons admirer les innombrables rizieres qui font la reputation du coin. Arrives a bon port, nous nous posons dans un petit hotel-salon de coiffure, chambre avec terrasse au dernier etage, avec vue sur les montagnes (par temps decouvert :-) Nous sommes les seuls clients de l'hotel, qui de plus est un peu excentre, bref on est poses bien au calme. L'envie de partir faire du trekking plusieurs jours dans les environs n'est pas bien loin, mais malheureusement le temps n'est pas au rendez-vous, de plus il n'y a pas vraiment de carte du coin disponible pour nous indiquer les divers sentiers, bonne pratique pour que les touristes prennent encore une fois des tours ou tout est organise... Ces tours semblent pourtant assez interessants, puisqu'on est senses dormir chez les villageois et partager les repas avec eux. Mais bon sachez que seulement 5% du prix que vous payez pour un tour revient aux villageois, et puis vous pouvez tomber sur un guide vraiment epouvantable, ce qui est arrive a Nelly et Xavier (le couple de francais rencontre sur la baie d'Halong et que nous avons recroises la-haut): leur guide etait ce qu'on peut communement appeler une chaudiere, vietnamienne, dont l'unique but est de chauffer les touristes occidentaux dans l'espoir que l'un deux la ramene avec lui dans son pays d'origine... Bon evidemment c'etait peut-etre encore un coup de malchance pour eux, mais de notre cote nous avons decide de ne pas prendre de tour organise, et de passer 5 journees vraiment tranquilles, a faire de petites ballades, a nous reposer beaucoup, a profiter du calme des environs pour lire, jouer aux echecs, manger de l'excellente cuisine vietnamienne au Drop&Drop Cafe (au plus grand plaisir de Damien qui de temps en temps craquait completement: "Puuttaaaiiinnnn j'veux des nems!!!" ;-) et des patisseries a la bakery 100m plus loin.

Sappa, ca a aussi ete du mauvais temps, des orages, des eclairs et des trombes d'eau qui martelaient le toit de taule de l'hotel au-dessus de nos tetes au coucher, bien enfouis au chaud sous nos couettes; du soleil pour profiter des paysages quasi irreels, ces montagnes qui n'en sont plus vraiment mais qui au fil des annees sont devenues des escaliers de rizieres plutot, , des villageoises partout dans les rues, dans leurs vetements traditionnels, qui veulent vous vendre de l'artisanat local voire de la drogue selon votre tete: "Hashich, marijuana, opium?" A la fin on se fendait tellement la gueule a les entendre essayer de nous vendre leur dope qu'on leur demandait si elles avaient pas de la cocaine, c'est tres efficace pour se debarasser d'elles :-)

Sappa, ca a aussi ete une super hot spring chez une famille, ou l'eau n'etait pas bouillante mais assez chaude pour qu'on y reste 2 bonnes heures, a discuter, a manger des brioches aux oignons achetees a la bakery, a faire des photos d'equipage (tradition oblige), a s'amuser avec les gamins venus avec leur mere prendre un petit bain...

Sappa, ca a aussi ete ce putain de clebard pas plus gros qu'un gros boudin qui jappait comme un tarre, et ces cochons egorges pendant la nuit (c'est effrayant mais on est content le lendemain d'avoir de la bonne viande dans nos assiettes ;-)

Je n'arrive pas au final a savoir si j'ai vraiment ete charmee ou non, je veux dire que compare au reste du pays, je crois que c'est un endroit sympa ou passer quelque temps, ou les gens du pays ne vous crient pas dessus, ou l'on a pu retrouver un peu le style de vie si appreciable que nous avions cotoye pendant les 2-3 mois precedants dans le reste de l'Asie du sud-est, avec ces enfants qui s'amusent au bord des routes, les chiens, les poules, les canards et les cochons partout, bref une vie si paisible et sans trop de fioritures... Mais il n'y a pas non plus besoin d'etre devin pour comprendre que dans quelques annees, cette region ne sera plus qu'un paysage ravage et c'est aussi le dilemne de tout developpement: pour acceder a ces villages, vous devez payer un droit de passage, ce qui a permis depuis le temps de construire des ecoles, un hopital et d'ameliorer les routes, ce qui est tres bien pour les villageois, mais que reste-t-il de la montagne maintenant, si ce n'est ce splendide gateau que l'on ronge petit a petit par exces de gourmandise???

Pour terminer, c'est avec une certaine impatience de nous confronter enfin a la Chine que nous reprimes le train dans la nuit du 24 au 25 mars, pour arriver au petit matin a Hanoi et pouvoir apprecier pendant un court moment le silence de la ville, la non-circulation et les non-klaxons dans les rues. Pourtant a quelques pas de notre hotel, c'est plusieurs centaines de leve-tot de tout age qui s'agitaient dans le "Central Park" de la capitale, les uns a faire leur jogging, les autres a suivre la gymnastique de groupe en musique. Apres avoir vu cet etrange spectacle, on comprend aisement comment toutes ces petites vieilles qui ne depassent pas les 1m50 sont capables de porters des paniers de fruits plus lourds qu'elles!

A 9h et quelques l'autobus transfrontalier demarrait, sans que j'aie pu me decider sur le score final du match.

marion

1 commentaire:

Anonyme a dit…

joliment écrit ma belle.

le long pose remis sur "go", je vous souhaite bon vent au pays du soleil levant.